L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a déclenché depuis ce mercredi 18 novembre une grève de 72 heures. Ce débrayage de la centrale syndicale a paralysé les activités de plusieurs services à travers le pays. A Bamako, des services publics et privés, ainsi que des établissements financiers et d’assurances sont fermés. L’UNTM regroupe au moins 13 syndicats de tous les secteurs de la vie professionnelle au Mali. Et sa grève intervient dans un contexte où plusieurs autres syndicats dont celui des préfets et sous-préfets est en cours dans le pays. Face à cette situation, des économistes alertent sur les conséquences.
La nouvelle grève décrétée par l’UNTM survient après un constat d’échec dans les négociations avec le gouvernement ces derniers jours.
Le mot d’ordre de grève a été respecté par des agents des services publics et privés, exceptés ceux affiliés à d’autres centrales syndicales. Dans la ville de Bamako, les activités tournent au ralenti. Les portes des Banques et assurances sont fermées. Plusieurs autres services sont impactés par cette grève. Il s’agit notamment de l’administration générale et les structures de santé où il y’avait moins d’agents.
A l’Hôpital Gabriel Touré, le service minimum est observé. Toutefois, certains usagers se plaignent de l’arrêt de travail dans les hôpitaux. « Vraiment ce n’est pas le moment d’observer une grève. Les gens sont malades et beaucoup sont hospitalisés », se lamentent certains accompagnateurs de malades au niveau de cet hôpital.
Cette nouvelle grève intervient dans un contexte de grogne sociale au Mali. Plusieurs autres syndicats dont celui des administrateurs civils sont aussi en grève.
Selon certains observateurs, ces grèves auront un impact négatif sur le fonctionnement de la transition et sur la réussite du changement de gouvernance escompté par les Maliens. Selon le politologue Dr Oumar Toumaly Dialllo, la grève de l’UNTM aura également des répercutions sur le recouvrement des recettes douanières pour les caisses de l’Etat.
Dr Oumar Toumaly Dialllo, politologue et enseignant chercheur à l’Université de Bamako :
« Cette grève est un manque à gagner pour le budget de l’Etat et pour les opérateurs économiques » estiment certains économistes. C’est le cas de Dr Etienne Fakaba Sissoko. Selon lui, il est impératif pour les autorités de la transition de créer rapidement un cadre de dialogue avec toutes les centrales syndicales afin de trouver un accord.
Dr Etienne Fakaba Sissoko, économiste – chercheur au Centre de Recherche et d’Analyses Politique, Economique et Social (CRAPES) :