Près de deux mois après la prestation de serment des autorités transitoires, le conseil national de transition n’est toujours pas mis en place. Les modalités de désignation de ses membres ont été définies mardi 09 novembre 2020. Deux décrets sont signés par le Président de la transition à cet effet. L’organe législatif transitoire qui fera office d’assemblée nationale sera composé de 121 membres dont 22 agents des forces de défense et de sécurité pour une période de moins de 18 moins. A ce stade, des partis politiques dénoncent le caractère unilatéral de la clé de répartition, des organisations de femmes pensent que les critères qui ont prévalu à cette répartition sont vagues.
Les forces de défense et de sécurité se taillent 22 sièges. Elles sont suivies par les partis et organisations politiques qui occuperont 11 postes. Le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) sera représenté dans ce conseil par 8 personnes. Quant aux organisations de la société civile, elles auront 9 postes.
Les groupements de jeunes seront représentés par 4 membres. Le même nombre est prévu pour les femmes aussi. Toutefois le document précise que la représentativité des femmes est une obligation pour toutes les composantes. Les mouvements signataires de l’accord pour la paix auront 5 postes dans ce conseil national de transition. Quatre postes sont prévus pour les mouvements de l’inclusivité et organisations de défense des droits de l’homme.
Plusieurs autres couches de la société seront également représentées au sein de cet organe législatif de la transition. 3 postes reviennent aux personnes vivant avec un handicap, 6 pour la diaspora, les centrales syndicales auront 4 sièges et 7 postes reviennent aux syndicats libres et autonomes. Les ordres professionnels occuperont 3 fauteuils et les confessions religieuses seront représentées par 3 personnes.
Ainsi, les autorités traditionnelles, chambres consulaires, les faîtières de la culture auront respectivement 5 sièges. Enfin, 4 places seront accordées aux faitières de la presse.
Les décrets portant sur la clé de répartition des membres du CNT ne font pas l’unanimité. Si certains partis politiques dénoncent son caractère unilatéral, des organisations de femmes pensent que les critères qui ont prévalu à cette répartition sont vagues. Certains observateurs rappellent aussi que le CNSP avait promis de rendre le pouvoir a des civils. Toutefois ils sont en train de faire tout le contraire, estime le politologue Cheick Amadou Tidiane Sy :