Une plate-forme de quatre syndicats (Syndicat Autonome des Administrateurs Civils « SYNAC », syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale « SYLTMAT », Syndicat National Des Travailleurs Des Collectivités Territoriales « SYNTRACT » et Comité syndical des agences de développement régional « CS-ADR ») a manifesté ce jeudi matin dans les rues de la capitale. Objectif : dénoncer la « négligence » de l’État malien face à la situation des préfets et sous-préfets retenus par des groupes terroristes. Au moment même le Syndicat national des travailleurs des administrations d’État s’insurge aussi contre les procédures judiciaires entamées par l’Office National de lutte contre l’enrichissement illicite à l’encontre des fonctionnaires.
Des préfets et sous-préfets sont pris en otage depuis plus d’un an. « Nous n’avons aucune nouvelle d’eux », regrette Yaya Traoré président d’honneur du syndicat des travailleurs des collectivités territoriales. Il affirme également que le gouvernement ne « fourni aucun effort » pour leur libération. Le secrétaire général du syndicat autonome des administrateurs civils annonce que les ravisseurs ont demandé une somme de 20 millions de francs CFA pour libérer le préfet de Gourma Rharous et 6 millions pour le sous-préfet de Farako. Le syndicaliste déclare aussi que pour obtenir la libération du sous-préfet de Diré, les deux syndicats avaient collecté une somme de 10 millions de francs CFA.
Cette manifestation intervient quelques jours après la libération de 4 ex-otages dont Soumaila Cissé en échange de 206 présumés terroristes. Une rançon aurait été aussi payée aux ravisseurs de ces ex-otages.
Le Syndicat national des travailleurs des administrations d’État (Syntade) est aussi mobilisé depuis quelques jours. Ses responsables, eux, exigent l’arrêt immédiat des procédures judiciaires initiées par l’Office national de lutte contre l’enrichissement illicite contre des fonctionnaires. Toutefois, des organisations de lutte contre la corruption dénoncent cette revendication du Syntade qui viole, selon eux, les textes.
En plus de la libération des préfets et sous-préfets, les syndicats des administrateurs civils demandent aussi le paiement des primes de risques et indemnités. Ces primes vont de 400.000 à 1.325.000 FCFA. La marche de ce jeudi sera suivie d’une grève de 15 jours à partir du lundi 19 octobre prochain, confirment-ils.
Fousseyni Coulibaly, conseiller technique au sécretariat général du gouvernement :