« Les sanctions contre le Mali seront levées, dès que la charte finale de la transition sera publiée ». Ces propos sont du Représentant permanent de la CEDEAO au Mali. Il a fait cette déclaration ce matin à sa sortie d’une rencontre avec le Président de la transition, BAH N’DAW accompagné de son Vice-président, colonel Assimi GOITA. Pr Hamidou BOLY a rappelé que l’organisation sous-régionale n’attend que des clarifications sur les pouvoirs du Vice-président. Joint par notre rédaction, le CNSP n’a pas souhaité réagir sur cette déclaration de la CEDEAO concernant la charte de la transition. « C’est le comité d’experts qui peut réagir sur cette question », ont déclaré ses responsables. Du côté des experts, certains estiment que « la CEDEAO dépasse ses limites » en voulant, selon eux, « tripatouiller » une charte validée par les forces vives maliennes. Au même moment, l’AMDH estime que « le CNSP viole la loi en gardant ces personnalités qui, depuis plus d’un mois, n’ont pas été entendus par la justice »
L’article 6 de la charte de la transition stipule que « le Vice-président chargé des questions de défense et de sécurité peut remplacer le Président en cas d’empêchement temporaire ou définitif ». C’est ce qu’affirme Mahamadou DIOUARA, membre du comité d’experts des concertations nationales sur la gestion de la transition. Il précise aussi que la charte indique que « cette présente disposition n’est pas susceptible de révision ».
Monsieur Diouara souligne également que cette charte « est le fruit de la volonté du peuple malien, validé lors des concertations nationales ». Il déclare ainsi que « ni la CEDEAO, ni le CNSP et personne d’autre ne peut procéder à sa modification, à part le Conseil National de la Transition » qui n’est pas encore mis en place.
Au sein du même comité d’experts, un autre membre reconnaît que la CEDEAO est dans son rôle. Le constitutionnaliste Dr. Souleymane DÉ explique que « l’organisation sous-régionale cherche à maintenir l’autorité militaire sous l’autorité civile ». Par contre, il estime que cette pression de la CEDEAO résulte de la désunion du peuple malien à cause des intérêts politiques.
Les organisations de défense des droits humains disent aussi s’inquiéter pour les civils et militaires détenus par la junte depuis le coup d’État du 18 août dernier. L’Association Malienne de défense des Droits de l’Homme (AMDH) regrette que la junte n’ait pas voulu qu’elle rencontre les détenus pour s’enquérir de leurs conditions.
Selon l’AMDH, « le CNSP viole la loi en gardant ces personnalités qui, depuis plus d’un mois, n’ont pas été entendus par la justice ».
Drissa TRAORÉ, Coordinateur national de l’AMDH :