La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest maintient sa pression sur le Mali. Après les nominations du Président, du Vice-président et du Premier ministre de la transition, l’organisation sous régionale conditionne aussi la levée des sanctions à la présentation de la version finale de la charte de la transition. Toutefois la CEDEAO et le CNSP ne partagent pas les mêmes avis sur le profil du remplaçant du Président de la transition en cas d’empêchement temporaire ou définitif.
« Nous, on travaille avec la charte qui a été lue lors de la cérémonie d’investiture du Président et du Vice-président de la Transition », nous confie un responsable du CNSP. Cette charte lue par le procureur général de la république le 25 septembre dernier stipule que « le Vice-président remplace le Président de la transition en cas d’empêchement temporaire ou définitif ».
Toutefois, pour la CEDEAO, « le vice-président ne peut pas remplacer le Président de la transition en cas d’empêchement ou de démission ». L’organisation sous-régionale demande également la dissolution du CNSP et la libération des personnalités arrêtées le 18 août dernier, suite au coup d’Etat. Pour l’heure, la junte militaire ne s’est pas prononcée sur la libération des personnes arrêtées, mais elle a réaffirmé sa volonté de dissoudre le CNSP après la mise en place de tous les organes de la transition.
Rappelons que certaines exigences de la CEDEAO ont déjà été satisfaites. Il s’agit notamment de la nomination d’un Président et d’un Premier ministre civils pour diriger la transition. La formation du gouvernement de transition est attendue dans les prochaines heures.
« Le choix porté sur Moctar Ouane Premier ministre, peut donner un équilibre à l’équipe de la transition ». C’est du moins ce qu’estiment certains hommes politiques. Car selon eux, Moctar Ouane est un homme de réseau à l’international. Cependant, d’autres affirment, « qu’à lui seul, il ne peut rien. Il lui faut aussi des hommes efficaces pour bien mener la transition à bon port ».
Du côté du M5-RFP, ses responsables indiquent que la nomination de Moctar Ouane est « un mépris et un affront à la lutte des forces vives de la nation qui se sont sacrifiés pour le changement ». Le mouvement a prévu une rencontre sur le sujet ce lundi à Bamako.