Le Président de la transition du Mali, Bah N’Daw, ainsi que le vice-président, le colonel Assimi Goïta, ont prêté serment ce vendredi matin au Centre international de conférence de Bamako. Le nouveau chef d’état se fixe comme priorités : le renforcement de la cohésion nationale, la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, l’équipement et la formation des soldats maliens et la lutte contre le terrorisme et la corruption. Cette double investiture a lieu alors que la Cédéao a fermé ses frontières et suspendu le Mali de tous ses organes.
D’un ton ferme, le nouveau Président de la transition Bah N’Daw a tenu un discours d’unité, de justice, de loyauté, selon certains participants à la cérémonie. « Je tends la main à toutes et à tous sans exclusive pour que chacun puisse apporter sa contribution pour la reconstruction de l’édifice nationale », a déclaré le nouveau chef de l’Etat. Le colonel major à la retraite a exigé la « droiture et la légalité pour assainir les services publics». Selon Bah N’Daw, il faut « une refonte complète des habitudes et des pratiques des gouvernants et des gouvernés, pour faire avancer le pays».
Tout en assurant qu’il « sera le président de toutes les Maliennes et de tous les Maliens, de toutes les régions et de la diaspora », Bah N’Daw s’est engagé à mener la transition à bon port conformément aux priorités assignées dans la feuille de route validée par les assises nationales ».
Dans son allocution, le Président de la Cour a demandé au nouveau chef de l’Etat la libération des personnalités détenues par la junte à Kati.
Il faut noter que la salle de 1000 places du Centre international des conférences de Bamako qui abritait l’événement était remplie. Parmi les personnalités présentes on pouvait remarquer le médiateur de la CEDEAO, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan et le président de la transition de 2012, Dioncounda Traoré. Après cette investiture, les regards sont maintenant tournés vers l’organisation ouest-africaine qui a imposé des sanctions sur le Mali depuis le coup d’État du 18 août dernier.
Pour le Président de la transition, sa plus grande satisfaction sera la passation de témoin entre lui et un Président issu d’un scrutin démocratique, transparent et sans conteste. Ba Ndaw affirme que toutes les dispositions seront rapidement prises pour relire la loi électorale et mener une lutte « farouche » contre la corruption et l’achat de conscience.
Ba Ndaw président de la transition
« Cette transition ne doit pas s’éterniser », a précisé le procureur général, près de la cour suprême lors de la cérémonie d’investiture. Il a ainsi rappelé l’urgence pour les autorités de transition « de se mettre à la tâche pour relire les textes fondamentaux, la loi électorale » entre-autres. Selon lui, « le spectre de la prise de pouvoir autrement que par les urnes doit être circonscrit à jamais » dans le pays.
Boya Dembelé, procureur général près de la cour suprême :