Les trois jours de débats aux assises de Bamako n’ont pas tranché la question de « qui doit diriger la transition ». Les travaux ont pris fin ce samedi 12 septembre au Centre International de Conférences de Bamako. En revanche, les concertations nationales ont décidé des organes de la transition, de sa durée et les couches devant constituer le Conseil National de Transition. Le M5-RFP qui rejette les conclusions des travaux, dénonce « une tentative d’accaparement du pouvoir du peuple par le CNSP ».
La Charte et la Feuille de route de la transition ont été validées et adoptées. C’était à l’issue des trois jours des concertations nationales tenues à Bamako du 10 au 12 septembre. Le profil de la personne qui doit diriger la transition a cristallisé les débats au cours de ces assises. Pour certains, « il faut un militaire ». D’autres préfèrent un civil, ou un militaire à la retraite. Dans les groupes de travail, les discussions ont été tendues entre les participants. L’issue des débats n’a pas tranché la question. Mais les assises de Bamako ont décidé que le président de la transition soit « un civil ou militaire, d’une bonne moralité ». Un collège mis en place par le CNSP dans les prochaines heures devrait nommer cette personne bientôt.
En revanche, les concertations nationales ont pris d’autres décisions sur la transition et sa gestion. Ces assises ont en effet décidé que la durée de la transition est fixée à 18 mois à compter de l’installation du président de la transition. Les concertations de Bamako ont aussi défini les organes de la transition qui sont : le Président de la transition, chef de l’Etat, le vice-président, le gouvernement de transition dont le nombre ne doit pas dépasser 25 membres. Aussi, figure le Conseil National de Transition fixé à 121 membres, issus des partis politiques, du M5-RFP, des forces de défense et de sécurité, des organisations politiques, religieuses, syndicats…Bref, de l’ensemble des couches socioprofessionnelles de la société.
Les concertations nationales ont recommandé à l’issue des travaux « de magnifier le rôle historique du CNSP et du M5-RFP » dans les évènements du 18 août 2020.
Le M5-RFP rejette le document adopté à la fin des trois jours de concertations nationales. Le mouvement à la base des contestations qui ont abouti au coup d’Etat du 18 août estime que « le document final ne reflète pas le point de vue et les décisions du peuple ». Le président du comité stratégique du M5 dénonce « une tentative d’accaparement du pouvoir du peuple par le CNSP ».
Choguel Kokala Maïga