IBK a tapé du poing sur la table hier. En visite officielle au Niger, il a exigé le retrait « sans condition » de la Plateforme d’Anéfis. Cette déclaration met un terme au flottement de ces derniers jours autour du calendrier du départ du Gatia de la ville. Mais la Plateforme veut « plus de temps » pour « mieux expliquer » la décision aux populations et à ses combattants.
C’est au gouvernement « d’intervenir si le rythme actuel ne lui convient pas ». Cette mise au point de la médiation a semble-t-il porté. Finalement la réponse est venue du plus haut sommet de l’État.
Le président IBK en visite au Niger a mis un terme aux ambiguïtés de la situation actuelle d’Anéfis. Ibrahim Boubacar Keïta a demandé publiquement au Gatia de quitter la ville sans conditions : « il n’y a plus le cas d’Anéfis », a-t-il déclaré tout en insistant sur le caractère indu de l’occupation d’Anéfis. IBK a mis les points sur les « i » en rappelant que la procédure d’accord de paix a demandé d’évacuer Anéfis sans conditions, avant de conclure « et cela sera ».
Le chef de l’État du Niger, Mahamadou Issoufou, qui participait à une conférence de presse commune avec son homologue malien, a estimé que la solution au problème d’Anéfis se trouve dans la mise en œuvre rapide de l’accord de paix. Mahamadou Issoufou a confié que le président IBK a manifesté, une forte volonté de mettre en œuvre ces accords.
La plate forme de son côté, a réagi à la déclaration du président de la République. Elle déclare qu’elle est dans la dynamique de retrait d’Anefis. Cependant, selon elle, « ce retrait passe par une sensibilisation des populations et des combattants » qu’elle est en train de mener depuis quelques jours.
Hamballa Ag Hamzata est secrétaire général adjoint du Gatia, membre de la Plate forme. Il est joint au téléphone par Sékou Gadjigo.
« C’est le président qui a parlé, mais est-ce- qu’il est le chef de la Plateforme ? Il a demandé à la Plateforme seulement de faire des efforts pour se retirer. Maintenant, nous nous sommes dans cette dynamique. Nous cherchons toujours à sauver le processus. Nous cherchons par quel moyen il faut que les gens sortent d’Anéfis. On est encore dans les consultations, on est en train de sensibiliser les combattants, les populations et tout ça pour ce retrait ».
Et il n’y a pas de délai pour le départ ?
« Il n’y a pas de délai ».
Même après la déclaration du chef de l’État ?
« Oui, mais le chef de l’État a même parlé à la Plateforme. C’est dans ce cadre que nous sommes sur le terrain. Nous sommes en train de sensibiliser les combattants et surtout les populations pour qu’ils comprennent positivement les démarches, l’enjeu et puis l’intérêt même aujourd’hui de l’accord de paix et de réconciliation ».