A Anéfis, « le processus de retrait de la Plateforme se poursuit normalement », selon un des responsables du cadre de concertation des organisations de la société civile de Gao. Toutefois, la délégation de la Plateforme n’est toujours pas encore arrivée à Anéfis. La délégation du groupement est toujours à Gao et poursuit sa campagne de sensibilisation auprès de la population et de ses combattants. Cette campagne vise à les convaincre de son départ de la localité.
Ce matin encore les réunions se poursuivaient entre la Plateforme et le cadre de concertation composé de différentes associations qui soutiennent le mouvement. Des sources locales indiquent que « les choses avancent dans le bon sens ». Selon le chef Songhoy de Gao, « la population accepte le retrait de la Plateforme ». Mais le notable n’en dit pas plus.
Une semaine après son acceptation de quitter Anéfis, le départ de la Plateforme n’est toujours pas effectif. La délégation envoyée par le mouvement est toujours à Gao, pour convaincre, selon elle, la population et ses combattants sur les raisons de son retrait.
Mercredi, le président IBK en visite officielle au Niger a exigé « le retrait sans condition de la Plateforme d’Anéfis ». En réponse à la déclaration du président le mouvement d’autodéfense, a affirmé « être dans la dynamique de ce retrait ». Toutefois elle nuance sa position. Selon elle, « ce départ passe par la sensibilisation des populations et des combattants qu’elle mène depuis quelques jours ».
Pour l’instant, la Plateforme demande toujours « du temps » pour son départ sans déterminer la date de ce retrait .
La Plateforme qui n’a toujours pas quitté Anéfis estime que « la situation sur le terrain est prometteuse ». Par ailleurs ses responsables confirment que « les sensibilisations sont toujours en cours à Gao » pour disent-ils « calmer le jeu ».
Mohamed Ould Mettali est député élu à Bourem, membre de la Plateforme. Il est joint au téléphone par Mouhamadou Touré.
« C’est une action d’apaisement d’abord, parce que la situation a été rendue très compliquée. Le fait même de dire toujours Gatia au lieu de dire la Plateforme, ce sont des formes d’expression qui enveniment la situation et qui ne nous facilitent pas la tâche. Nous, nous luttons pour l’intérêt de nos communautés, ce n’est pas pour une occupation ou les formes que la CMA veut développer ».
Est-ce-que la Plateforme est partie à Anéfis ?
« La Plateforme officiellement n’est pas partie d’Anéfis d’abord, mais nous avons des contacts sur place. Et nous travaillons à créer l’apaisement, parce que nous ne voulons pas emmener des frustrations jusqu’à ce qu’il y ait une fissure. C’est ce qu’on veut éviter au maximum ».
Les sensibilisations sont toujours en cours à Gao ?
« Jusqu’à présent on est en train de sensibiliser, parce que les sensibilisations aussi ont leur effet sur le terrain, un peu partout, ça calme un peu le jeu ».
Ca va durer combien de temps ?
« Ce n’est pas le temps qui est important, pour nous c’est le résultat ».
Est-ce-que la situation avance bien sur place ?
« Non, mais elle est prometteuse. Tu sais quand tu as de la considération pour les gens, ils vont t’écouter. Mais quand tu fais comme si c’est par des baguettes magiques que les choses vont bouger, tu seras face à la contestation ».
La Minusma, de son côté, s’engage « à accompagner » les responsables de la Plateforme jusqu’à Anéfis pour permettre la mise en œuvre de son retrait de la localité. La mission onusienne se dit par ailleurs « favorable » à la position du président IBK et de la médiation internationale pour que la Plateforme quitte Anefis.
Olivier Salgado, l’un des porte-paroles de la Minusma, au micro de Barké Cissé.
« Ce qui est important de noter sur le dossier Anefis, c’est la position unanime du président du Mali qui a assuré que les groupes allaient se retirer d’Anéfis. Il avait donné son engagement personnel. C’est bien sûr une position que nous soutenons pour que ce processus de paix soit sur les bons rails. Nous avons amené une délégation de la Plateforme qui devait se rendre à Anéfis dimanche dernier. Cette délégation a souhaité s’arrêter à Gao avant de se rendre à Anéfis afin de pouvoir sensibiliser les communautés de Gao. Chose qui a été faite. Nous nous tenons prêts à mener cette délégation jusqu’à Anéfis. Nous comprenons qu’il y a des discutions, cependant je vous rappelle que ce retrait doit s’effectuer sans conditions. C’est la ligne, une fois de plus, de la médiation internationale, de la communauté internationale, de la Minusma et du président de la République ».