La communauté musulmane du Mali a célébré ce vendredi 31 juillet 2020, la fête de l’«Aid El Kebir», communément appelée Tabaski ou la fête des moutons. Vêtus de leurs beaux habits, les fidèles musulmans ont pris d’assaut les mosquées et places publiques pour la prière collective. Cette année, la Tabaski se fête dans un contexte un peu particulier marqué par la crise socio-politique. Une situation que des fidèles déplorent mais appellent chacun à mettre le Mali au dessus de tout.
Il est 08 heures, lorsque des milliers de fidèles ont pris d’assaut la grande mosquée de Bamako ce vendredi matin pour la prière de l’Aïd El Kebir. La prière dirigée par l’imam Amadou Kallé a commencé à 09h. Cette année la Tabaski intervient dans un contexte de crise socio-politique. Dramane Niaré patriarche des Niaré, une des familles fondatrices de Bamako appelle les Maliens à l’union sacrée autour du Mali « On est arrivé à un point que si l’on ne fait pas attention , on est entrain de foutre notre pays en l’air », a-t-il alerté. Selon lui, le dialogue est la seule issue pour tirer le pays d’affaire. « Nous sommes obligés de discuter , nous sommes obligés de se parler. Il faut que tout le monde discute. Ainsi on arrivera à se comprendre et à résoudre le problème », a ajouté le patriarche des Niaré.
C’est dans une mosquée pleine à craquer à Badalabougou que l‘Imam Mahmoud Dicko, figure de proue de la contestation a dirigé la prière. Au terme de son prêche d’après la prière « koutouba », il a formulé des bénédictions pour le pays. Mahmoud Dicko se dit confiant pour une sortie de crise entre Maliens. « Mes vœux de paix et stabilité pour notre pays pour que Dieu fasse en sorte que les cœurs se retrouvent. Je pense que inchallah le peuple malien saura trouver les ressources nécessaires pour chasser les démons de la division et de la discorde ».
Pandémie de Covid-19 oblige, des dispositifs de lavage des mains étaient visibles à toutes les entrées de la grande mosquée. En revanche, le port du masque n’était pas exigé pour accéder à l’intérieur du lieu de culte. « Nous avons décidé de mettre le maximum de kits de lavage des mains et des gels hydro-alcooliques à la disposition des fidèles. Nous devrions normalement distribuer des masques comme on l’a fait pendant la fête de ramadan, mais cette année les contraintes ont fait que nous n’avons pas pu avoir à temps des masques à notre disposition »,a expliqué Bassiriki Abdoullatif Touré, régisseur de la grande mosquée.
A noter que les mesures barrières contre la covid-19 n’étaient pas respectées dans la plupart des lieux de culte.