Les banques et établissements financiers sont paralysés ce mercredi 22 juillet par un mouvement de grève de 72 heures. Selon les responsables du syndicat, cet arrêt de travail est reconductible pour 5 jours si les doléances ne sont pas satisfaites. A l’origine de ce mouvement, le Syndicat national des assurances, banques et établissements financiers et commerce du Mali (SYNABEF) dénonce la « mutation arbitraire d’un de ses militants ». « Faux », rétorque la banque concernée qui juge le mouvement « illégal ».
« Les gens viennent chercher leurs salaires, d’autres les empêchent. Ceux qui sont entrain de travailler, ils n’ont pas le droit de leur dire d’arrêter. Ce n’est pas normal ». Ce ras-le–bol est exprimé par un client que nous avons trouvé devant le siège d’une banque à l’ACI 2000 où les responsables du SYNABEF sont passés pour demander aux quelques travailleurs présents de suivre le mot de grève. Ce mouvement est « la réponse à la violation de l’article 8 de la convention collective des banques et établissements financiers », explique le secrétaire à l’information et à la presse de SYNABEF, Diala Sidi Diallo.
« C’est une seule personne qui fait qu’aujourd’hui on est entrain de bloquer tout le secteur bancaire. La seule personne c’est le DG de BDM qui est le président de l’Association des banques et établissements. Dès lors qu’on rentre en campagne pour un syndicaliste on est protégé », a déclaré le responsable syndical. Avant d’ajouter : « On ne peut pas te faire bouger d’un établissement à un autre établissement sans ton consentement. Il reconnaît qu’il a fait une violation des textes. Pour régulariser, au lieu de faire venir la personne a son point initial, on l’envoie à un autre point ».
« Il n’y a pas eu de violation de texte », rétorque le comité syndical de la Banque de Développement du Mali, BDM, dont est issu l’agent concerné par la mutation. Selon son secrétaire général, Papa Sadio Traoré, ce dernier n’a pas été lésé des ses fonctions. Elle bénéficie d’ailleurs plus de primes, avantages en nature et une cumulation des fonctions, « ce qui n’est pas normal », précise Papa Sadio Traoré. « Nous avons estimé qu’il n’ya pas eu de violation de texte et que la grève n’était légitime. La base a été surprise de voir sur les réseaux sociaux qu’il y a un préavis de grève. Pour vous dire que ce n’est pas légitime, la dame en question n’a pas été lésée, elle a son salaire, tous ses avantages. Ce qu’on dit pas aux gens, elle a le carburant de directeur de département et en plus elle a le carburant de directeur d’agence. Ça c’est un cumul qui n’est pas normal », rétorque Papa Sadio Traoré du Comité syndical de la BDM SA, qui n’a pas suivi le mot d’ordre de grève.
Ces propos ont été corroborés par un ancien militant et membre-fondateur du SYNABEF. Aboubacar Diallo avait été licencié en 2006 après avoir fondé le Syndicat des banques et établissements financiers en 2003. Mais l’ex syndicaliste pense qu’aujourd’hui le syndicat est en train de dévier de ses objectifs. « Elle (l’agent muté) n’a été dépouillée de rien, mieux encore, elle gagne mieux que lorsqu’elle était directrice de département, parce qu’elle a 200 litres d’essence de directeur de département et maintenant en tant que directrice d’agence elle a plus de 100 litres d’essence. Non seulement elle garde la prime de chef de département, mais la prime de directrice d’agence aussi » a déclaré Aboubacar Diallo, ancien militant du SYNABEF. Avant d’ajouter : « Je voulais lancer un appel aux jeunes à qui nous avons laissé le SYNABEF de ne pas tuer cet enfant ».
Selon les responsables du SYNABEF, ce mouvement de grève sera reconduit pour 5 jours si l’agent muté n’est mis dans ses droits. En attendant, les clients doivent prendre leur mal en patience.