« Aucun compromis n’a été trouvé entre le M5-RFP et la CEDEAO» après des jours de négociations. Le maintien du Président IBK, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, le remembrement de la Cour constitutionnelle, la réintégration des députés recalés à l’Assemblée nationale, sont entre autres recommandations faites par la mission de la médiation de la CEDEAO pour la résolution de la crise malienne. Des propositions rejetées en bloc par le mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotique(M5-RFP).
La délégation de la CÉDEAO, conduite par Goodluck Jonathan, a rencontré les différents protagonistes de la crise avec l’objectif de faire évoluer le statu quo et rapprocher le pouvoir et les mouvements au cœur de la contestation. Après plusieurs jours de consultations, la médiation régionale recommande le maintien du Président Ibrahim Boubacar Keita au pouvoir et le remembrement de la Cour Constitutionnelle en attendant le règlement des différends sur les élections législatives.
« Que la présidence de la République et le Conseil supérieur de la magistrature nomment leurs 3 membres. Après la résolution du problème, des 31 députés, l’Assemblée nationale reconstituée pourra nommer ses 3 membres pour compléter la formation de la Cour Constitutionnelle », propose la CEDEAO. La mission préconise également l’examen rapide du contentieux électoral à l’Assemblée nationale.
Elle prône la mise en place d’un gouvernement d’union nationale en tenant en compte des recommandations du Dialogue national Inclusif. Selon la médiation, ce gouvernement sera composé de 50 % des membres qui proviendront de la coalition du pouvoir, 30 % de l’opposition et 20 % de la société civile.
Dans un communiqué le M5-RFP, indique que « les propositions de solutions de la Mission de la CEDEAO ne correspondent absolument pas aux aspirations et attentes exprimées par le mouvement et portées par l’écrasante majorité du peuple malien ». Ainsi, le mouvement décide de rester camper sur sa position initiale qui est la demande de démission du président Ibrahim Boubacar Keîta.
Suite à cet échec du dialogue, certains analystes pensent qu’on peut s’attendre à « d’autres manifestations » par le mouvement du 5 juin pour demander la démission du président de la République. Pour Boubacar Bocoum, politologue, la résolution de cette crise pourrait se situer au « plan national » si les acteurs acceptent de revenir à la table de négociation :