Crise socio-politique, la situation reste tendue au Mali. Les manifestations du mouvement du 05 juin se poursuivent à Bamako avec les répliques des forces de l’ordre. Aucun bilan officiel n’est disponible à ce stade. Mais certaines sources annoncent déjà au moins 5 morts, plusieurs blessés et des dégâts matériels importants. Face à cette crise, le président de la République a annoncé dans la nuit du samedi 11 juillet 2020 la dissolution de la Cour constitutionnelle. C’était dans un nouveau discours adressé à la nation après la 2e journée de manifestation consécutive cette semaine contre lui et son régime. Ibrahim Boubacar Keïta a aussi prévu la formation d’un gouvernement d’ouverture et l’application des recommandations de la CEDEAO pour faire face à la crise à la situation actuelle du pays. Toutefois certains avocats maliens estiment que, « ce décret de nomination n’est pas à l’abri d’un recours devant les juges pour excès de pouvoir de la part du Président IBK ».
C’est officiel. Manassa Dagnoko n’est plus la présidente de la Cour constitutionnelle, selon le dernier discours d’IBK. Le président de la République dit avoir « décidé d’abroger le décret de nomination des membres restants de la Cour constitutionnelle » dans son adresse à la nation, samedi tard dans la nuit. « La dissolution de la Cour va nous conduire dès la semaine prochaine à demander aux autorités compétentes, la désignation de membres pour que rapidement, une cour reconstituée nous aide à trouver les solutions au contentieux issu des élections législatives », a soutenu IBK.
Pour faire face à la crise socio-politique, le chef de l’Etat a affirmé l’application des recommandations issues de la dernière mission de la Cédéao. Parmi les solutions proposées par l’organisation régionale, figure l’organisation des élections législatives partielles dans les circonscriptions où les résultats sont contestés.
Le président Kéita a également annoncé la formation très prochaine d’un gouvernement d’ouverture. « Je continuerai de privilégier le dialogue, avec toutes les forces vives de la nation, pour la mise en place d’une équipe gouvernementale consensuelle, composée de cadres républicains et patriotes et non de casseurs et de démolisseurs du pays », tranche-t-il.
Après une fausse information qui a circulé sur les réseaux sociaux à propos de Soumaïla Cissé, le président a rassuré qu’il n’en rien. « Soumaïla est saint et sauf et Inchallah, il sera de retour parmi nous », a conclu le président IBK dans son discours.
« C’est une première fois dans l’histoire politique du Mali depuis l’indépendance, qu’un Chef d’Etat est amené à abroger un décret de nomination des juges de la Cour Constitutionnelle », affirme Me Mamadou Ismaël Konaté. Selon l’avocat malien, « ce décret de nomination n’est pas à l’abri d’un recours devant les juges pour excès de pouvoir de la part du Président IBK ». Me Konaté précise également que la loi prévoyait d’autres alternatives pour révoquer la Cour Constitutionnelle.
Me Mamadou Ismaël Konaté :