Au moins trois morts et plusieurs blessés, des bâtiments publics saccagés et brûlés, des routes bloquées et plusieurs activités paralysées ainsi que des arrestations. C’est une partie du bilan des manifestations et actes de désobéissance civile organisée ce vendredi (10 juillet 2020) à Bamako par le M5-RFP. L’Objectif, selon les manifestants, est d’obtenir la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta. La situation reste tendue ce samedi (11 juillet 2020) à Bamako. Le mouvement du 5 juin demande aux manifestants de maintenir et de renforcer cette mobilisation. De son côté, le président de la République a regretté la tournure des manifestations et annonce une enquête pour établir « le bilan et les circonstances des pertes humaines et matérielles ».
L’assemblée nationale, l’ORTM, la cité administrative, les trois ponts de Bamako entre-autres ont été assiégés par les manifestants ce vendredi soir. Trois mort et une soixantaine de blessés dont des cas graves ont été enregistrés au niveau de l’hôpital Gabriel Touré, confirment les responsables de la structure sanitaire. A ce bilan s’ajoutent, les dégâts matériels enregistrés au niveau de plusieurs bâtiments publics et privés. Le M5 a aussi signalé l’arrestation de certains de ces responsables dont le coordonnateur de la CMAS, Issa Kaou Djim.
Suite à cette manifestation, le président de la République a regretté, dans un communiqué, « les scènes de violence et de saccage ainsi que les tentatives d’occupation » des institutions et services stratégiques du pays. Selon Ibrahim Boubacar Keïta, une enquête est ouverte pour établir « le bilan et les circonstances des pertes humaines et matérielles ». IBK dit rassurer le peuple sur sa volonté de poursuivre le dialogue pour apaiser la situation. Toutefois il affirme que la sécurité des biens, des citoyens et des institutions sera assurée « sans faiblesse aucune ». Du côté du M5, ses responsables « exhortent le peuple à maintenir et à renforcer cette mobilisation jusqu’à l’atteinte de l’objectif qui est et demeure la démission de Ibrahim Boubacar Keïta et son régime ».
Ce samedi matin aussi, certaines routes ont été barricadées par des manifestants. La présence des forces de sécurité est aussi constatée à travers la ville de Bamako. A ce stade, des habitants de la capitale se disent inquiets.