Deux procédures contre la pratique de l’esclavage ont été enregistrées cette semaine dans la localité. Le délibéré de la première affaire jugée le 30 juin dernier est tombé ce mardi 07 juillet 2020. Vingt deux (22) personnes ont été concernées par ce procès. Certaines d’entre-elles ont été déclarées coupables et condamnées avec sursis, déclare le procureur de Kayes. Un autre jugement concernant six (6) prévenus est en cours également à Kayes.
Cette affaire remonte en avril dernier. C’est dans le village de Lani Tounka, dans la contrée de Gadiaga, qu’un conflit avait éclaté entre les anciens descendants d’esclaves et des anciens maîtres d’esclaves. Au cours de l’incident, une personne a trouvé la mort, plusieurs blessés et des dégâts matériels ont été aussi constatés.
Dans la région de Kayes, les autorités locales se disent préoccupées par ce phénomène d’esclavage traditionnel ou d’esclavage par ascendance. Depuis 2017, des accrochages ont lieu dans plusieurs localités notamment à Diema, Yélimané, Nioro du Sahel, Kayes pour dénoncer ces pratiques. C’est ce qu’affirme Moussa Zina Samaké, procureur de la République, près du tribunal de grande instance de Kayes.
Certaines personnes appelées descendants d’esclaves, regroupées au sein de l’association Gambana, se sont vus retirer leurs terres de cultures, suite à leur refus de soumission, regrette le magistrat.
C’est dans ce contexte qu’un certain nombre de procès liés à ce phénomène ont lieu dans la région. Pour rappel, en juillet 2019, une soixantaine de personnes ont été contraintes de quitter le village de Kaïnera, dans le cercle de Diéma pour Bamako. Selon ces déplacés, « les notables du village ont violé leurs droits avant d’exiger leur départ du village« . Ils réclament encore à ce jour, justice auprès des autorités.
Aujourd’hui, « différentes plaintes autour de l’esclavage » sont enregistrées au tribunal de Kayes souligne le procureur de la république, près du tribunal de grande instance de Kayes.
Moussa Zina Samaké