Le Syndicat Autonome des Administrateurs Civils SYNAC et le Syndicat des Travailleurs du Ministère de l’Administration Territoriale SYLTMAT demandent à leurs militants de « replier dans les zones sécurisées ». Ils l’ont fait savoir dans un communiqué publié ce jeudi 25 juin. Selon les responsables de ces organisations, « les représentants de l’Etat sont confrontés à des menaces verbales, à des enlèvements ou agressions physiques du fait de l’insécurité ». Cette décision des représentants de l’Etat inquiète les habitants des localités concernées. Certains sont obligés de se déplacer dans les grandes villes pour les dossiers administratifs.
Selon les responsables de ces syndicats, cette décision a été prise suite aux multiples attaques dont leurs militants font l’objet, depuis un certain temps. Selon eux, cette situation est due à « l’incapacité de l’Etat » à assurer la sécurité de ceux qui sont chargés de le représenter. Pour Ousmane Christian Diarra, secrétaire général du Syndicat Autonome des Administrateurs Civils « SYNAC », à la faveur des élections de mars et avril, une quinzaine de cas directs de menace de mort ont été enregistrés. Et après les élections, trois personnes ont été enlevées, dont le préfet de Rharouss, enlevé le 02 mai et deux autres sous préfets enlevés jusque dans leurs bureaux à Diré, dénonce le secrétaire général du SYNAC.
Du coté de la population, les avis sont partagés. Si certains habitants de ces localités se disent « inquiets », d’autres en revanche, soutiennent le mot d’ordre de replis du syndicat. « Il va falloir qu’on trouve une autre solution meilleure que de quitter les localités. Si on demande aux gens de replier, ça veut dire qu’il n’y aura plus de représentants de l’Etat dans nos zones. Et quand il n’y a pas d’Etat, tout le monde exige sa loi », craint cet habitant d’une localité dite en zone d’insécurité.
Pour cet autre habitant, « la proposition du syndicat n’est pas bien réfléchie. Car, dit-il, « cette situation va d’avantage affaiblie l’Etat, parce qu’on va dire que l’Etat n’est plus là ». « Si les préfets rentrent, c’est une insécurité totale, la population aura beaucoup de problèmes », renchérissent certains. Certains, en revanche disent comprendre la démarche du SYNAC. « Ça peut se comprendre de mon point de vue puisque l’Etat est dans l’obligation de sécuriser ses agents », réplique pour sa part cet habitant.
Rappelons que ce n’est pas la première fois que les administrateurs décident de quitter les zones d‘insécurité. Du coté du ministère de l’administration, on estime que « des dispositions sont en cours pour le retour de la sécurité dans ces localités ».