Le mouvement du 5 juin se prépare pour une nouvelle manifestation à une date ultérieure. L’annonce a été faite hier (22 juin 2020) lors d’un point de presse tenu à Bamako. Les responsables du M5 maintiennent leur demande de démission du président IBK. Face à cette situation, une partie de la société civile propose des pistes de sortie de crise. Une délégation de chefs d’Etats serait aussi attendue au Mali dans les prochains jours.
Ce lundi 22 juin 2020, lors d’un point de presse, le M5 s’est dit satisfait du bilan de leur seconde manifestation qui a eu lieu le 19 juin dernier dans la capitale malienne. Ses responsables ont aussi annoncé une nouvelle manifestation dans les jours à venir. De son côté, le conseil national de la société civile propose des pistes de sortie de crise qui se résument en cinq points : la démission de la cour constitutionnelle, la dissolution de l’Assemblée nationale, la satisfaction des revendications sociales, la mise en place d’un gouvernement d’ouverture et celle du suivi du dialogue national inclusif.
Ces propositions sont partagées par Dr. Aly Tounkara. Toutefois le sociologue et écrivain malien estime que le M5 devrait accepter de revoir sa position concernant sa demande de démission du Président. Il faut « d’emblée la dissolution de l’assemblée nationale, à cela également il faut ajouter le cas de la cour constitutionnelle qui est majoritairement rejetée par les Maliens, donc il faut vraiment la dissoudre comme les textes du pays le prévoit », déclare l’universitaire Tounkara. Dr Aly estime aussi qu’il faut également dissoudre « la sécurité d’état ». Selon lui, « le départ forcé et prématuré du président pourrait être revu par les manifestants du mouvement du 5 juin ».
De son côté le constitutionaliste Souleymane Dé affirme que « la solution à cette crise ne peut être que politique ». L’universitaire malien estime qu’« il nous faut aujourd’hui un acte politique de règlement de crise que certains appellent accord politique, ou peut-être initier une transition ». Sinon, « dire que juridiquement on peut activer les dispositions de la constitution pour y arriver, je ne pense pas », ajoute Souleymane Dé. Parce que, selon lui, « l’activation de l’article 50 qui donne au président les pleins pouvoirs va interdire formellement la dissolution de l’assemblée nationale, et bien sûr qu’on puisse accéder même à la dissolution de la cour constitutionnelle ».
Rappelons que face à cette crise socio-politique, des émissaires de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont rencontré les différentes parties la semaine dernière pour tenter de trouver une solution à cette crise. La France aussi affirme soutenir les efforts de la CEDEAO et encourage les autorités maliennes à mettre en œuvre rapidement des mesures visant à apaiser le climat politique.
Dans les prochains jours, une délégation de chefs d’Etats serait également attendue à Bamako pour tenter de résoudre cette crise que le Mali vit.