Les forces maliennes et burkinabés accusées de commettre « des exactions » sur des populations civiles maliennes. Selon l’association Tabital Pulaku, « plus d’une centaine de civils peuhls ont été enlevés ou exécutés par les militaires maliens. Cinquante autres exécutés par la milice «Dana amassagou» entre janvier et mai 2020, soutient l’association peuhl. A Gossi dans le nord du Mali, les autorités locales dénoncent des exécutions sommaires de civils par les militaires burkinabés. Si l’armée du Faso n’a pas encore réagi à ces allégations, l’armée malienne estime qu’elles sont « infondées ».
Dans ces accusations l’association Tabital Pulaaku cite nommément les forces armées maliennes et la milice Dana Amassagou. Selon les responsables de l’association peuhl, « plusieurs dizaines de civils peuhls ont été arbitrairement arrêtées par les forces maliennes. Et plusieurs dizaines autres exécutés par la milice Dana Amassagou ». « Le 6 février 2020, jour de la foire de Konna, plus de 50 personnes, toutes des peuhl ont été arrêtées par la garde nationale. À ce jour, nous sommes sans nouvelle d’elles. Le vendredi 14 février 2020, la milice Dana-Ambassagou a fait une descente sur le village d’Ogossagou tuant 58 personnes » a déclaré lors d’une conférence de presse, Abou Sow, président de l’Association Tabital Pulaaku du Mali.
L’armée malienne réfute ces accusations. Selon le responsable de la direction de l’information et des relations publiques de l’armée, Diaran Koné, ces allégations sont fausses. Pour l’officier de communication, la mission de l’armée consiste à sécuriser et protéger les populations et leurs biens. «Il faut laisser à chacun la responsabilité de ses déclarations. Nous c’est les populations que nous défendons » a-t-il rétorqué. Et le responsable de la DIRPA d’ajouter : « les forces armées maliennes ont pour mission de défendre les populations contre ceux qui vont peut-être les empêcher d’aller et revenir, empêcher aux populations de cultiver, empêcher aux populations de pêcher, et d’aller au marché ».
Aussi, un responsable de la milice Dana Amassagou, qui n’a souhaité être cité nommément, se dit « scandalisé » par ces accusations qu’il juge « sans fondement » et « pleines de contradictions ».
Au même moment, dans la commune de Gossi, région de Tombouctou non loin de la frontière burkinabé, les autorités locales dénoncent des « exactions commises par l’armée du Burkinabé sur les populations civiles maliennes ». Selon le maire de la commune, les forces burkinabés ont fait une descente dans le village d’Alahordi entre le 27 et 29 mai dernier. « Il y a des gens qui ont pensé que c’st un bataillon du G5 Sahel composé de militaires maliens et burkinabés. Mais non pas du tout, ce sont des militaires burkinabés », précise Mossa Ag Almouner, maire de Gossi. Selon l’élu communal, « il y a un mois, un mois et demi, ces militaires burkinabés sont passés dans la zone, demandant aux populations de quitter». Toujours selon le maire « 13 personnes ont été tuées à Alahori, et 6 à Ikléwal et Itiléla, dans la même zone. Ce qui a poussé des campements entiers à retourner à Gossi », conclut le maire. Certains habitants joints sur place confirment ces accusations du maire.
Nos tentatives pour faire réagir les forces de défense et de sécurité du Burkina Faso sont restées vaines. Au sein de l’état major burkinabé, difficile d’avoir un interlocuteur sir la question.