L’Organisation mondiale de la Santé a annoncé la suspension temporaire de ses essais cliniques sur la chloroquine pour lutter contre le coronavirus. Cette mesure a été prise suite à la publication d’une étude la semaine dernière dans la revue médicale « The Lancet ». Le rapport de cette étude indique que le traitement de la Covid-19 avec ce médicament est » inefficace et présente des risques ». Au Mali, des reflexions sont en cours pour adopter une position face à cette situation, déclare le coordinateur national du riposte contre la covid 19.
Cette étude publiée la semaine dernière a convaincu l‘Organisation mondiale de la santé de faire une pause. L’OMS a annoncé lundi dernier (25 mai 2020) avoir suspendu « temporairement » les essais cliniques avec l’hydroxychloroquine, qu’elle mène avec ses partenaires dans plusieurs pays par mesure de précaution. Selon le directeur général de l’OMS,Tedros Adhanom Ghebreyesus, cette étude juge « inefficace voire néfaste » le recours à la chloroquine ou à ses dérivés comme l’hydroxychloroquine contre la Covid-19.
Les conclusions de cette enquête, qui alimente des débats depuis quelques jours dans le milieu scientifique porte, selon ses responsables, sur l’analyse des données d’environ 96 000 patients infectés par le virus SARS-CoV-2. Ces patients ont été admis dans 671 hôpitaux entre décembre 2019 et avril 2020. Environ 15 000 d’entre eux ont reçu l’une des quatre combinaisons (chloroquine seule ou associée à l’antibiotique, hydroxychloroquine seule ou associée à ce même antibiotique). Ensuite ces quatre groupes ont été comparés aux 81 000 malades du groupe témoin n’ayant pas reçu ce traitement, précise les responsables de l’enquête. Résultats : « ni la chloroquine, ni son dérivé l’hydroxychloroquine ne se montrent efficaces contre la Covid-19 chez les malades hospitalisés, et ces molécules augmentent même le risque de décès et d’arythmie cardiaque précisent ces recherches ».
Toutefois cette conclusion n’a pas convaincu de nombreux virologues dont le français Didier Raoult. L’infectiologue a même jugé l’étude « foireuse », car selon lui elle a été réalisée « par des gens qui n’ont pas vu de patients ».
Au Mali, les représentants de l’OMS contactés par Studio Tamani ont refusé de se prononcer sur cette décision de l’Organisation Mondiale de la Santé et sur l’existence d’autres traitements possibles à la place de la chloroquine. Cependant le coordinateur national du risposte contre la covid 19 affirme que des experts maliens se sont réunis pour permettre au pays d’adopter une position face à cette situation. Pour rappel, l’utilisation de la Chloroquine a été validée au Mali le 01 Avril 2020 par le ministère de la Santé et des affaires sociales.
Certains spécialistes maliens de la santé se disent optimistes. Selon eux, l’organisation mondiale de la santé proposera dans les prochains jours d’autres alternatives moins toxiques que la chloroquine pour le traitement de la maladie à coronavirus.
Daouda Khasso Minta Professeur titulaire des maladies infectieuses au CHU de point G :