L’insécurité ne faiblit pas au nord et au centre du Mali. Des attaques ont été perpétrées à Tombouctou et Mopti cette semaine. Deux soldats français ont également été tués dans le Gourma. Au même moment la 39 ème session du CSA a pris des engagements notamment l’accélération du DDR afin de rendre l’armée reconstituée opérationnelle.
Cette session du comité de suivi de l’accord s’est tenue par visioconférence, à cause de la pandémie du Coronavirus. Au cours de la réunion, le CSA a recommandé l’accélération du processus DDR afin de rendre opérationnelle les premières unités de l’armée reconstituée. Un bataillon des Forces armées maliennes reconstituées a d’ailleurs quitté Gao pour Kidal, mardi 5 mai. Celui-ci va s’ajouter aux premières unités des FAMA reconstituées déjà dans cette ville depuis février dernier. Le comité de suivi de l’accord a aussi décidé l’implication des femmes à partir de la 40e session prévue en juin prochain.
Pendant ce temps les attaques se poursuivent. Deux soldats français ont trouvé la mort en l’espace de quatre jours dans le Gourma, a annoncé la Présidence française, Selon l’Elysée, le premier a succombé à ses blessures vendredi dernier 1er mai. Il avait été victime d’un engin explosif improvisé le 23 avril. Le second est mort lors d’une opération anti-jihadiste toujours dans le Gourma, a indiqué l’Élysée.
Dans la région de Tombouctou, les forces armées maliennes FAMA ont repoussé ce mardi 5 mai 2020 une attaque des groupes armés terroristes à Goundam à la sortie vers Tombouctou. Bilan : un FAMA blessé, une moto et un pistolet mitrailleur récupérés.
Au même moment, des individus armés non identifiés ont enlevé le préfet de Rharous et trois autres personnes, alors qu’ils revenaient de Tombouctou. Les trois personnes ont été libérées, mais le préfet est toujours retenu par ses ravisseurs. Dans le centre du pays, dans la région de Mopti, le pont de songho reliant la ville de Sévaré à celle de Bandiagara a été de nouveau saboté par des individus armés.
Au moment où le CSA décidait d’accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix, la troisième compagnie du bataillon des forces armées reconstituées quittait Gao ce mardi pour Kidal. Selon de nombreux observateurs, ce retour des forces devraient permettre de faciliter le retour des services publics dans cette région contrôlée depuis longtemps par les groupes armés .
Ibrahim Maïga, Chercheur à l’Institut d’études de sécurité de Bamako