Second tour des législatives : « argent contre électeur » dans plusieurs centres de vote
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Second tour des législatives : « argent contre électeur » dans plusieurs centres de vote

Quand des électeurs prennent de l’argent pour voter un candidat. Le phénomène devient de plus en plus fréquent pendant les élections au Mali. Le scrutin de ce dimanche 19 avril n’a pas fait exception à la règle. Dans plusieurs centres de vote, notamment à Bamako, les billets de banques ont fait leur loi. Selon les organisations d’appui au processus électoral, « la loi électorale condamne l’achat de conscience, et les candidats le savent ».

En commune II, au centre de vote Inemassa de Niaréla, en passant par le groupe scolaire Aminata Diop à Lafiabougou en Commune IV, jusqu’au centre de vote Goundo Simaga de Badalagougou, des billets de banque ont circulé au cours de ce scrutin. Des électeurs se font corrompre par des partis politiques, nous témoignent certains électeurs. « Il y a des gens qui nous proposent de l’argent si on rentre. Certains proposent cinq mille ou deux mille », dit cet électeur. Cet autre électeur de regretter : « à cause de deux mille francs et mille francs, certains électeurs refusent de voter malgré nos tentatives de sensibilisation ». Bref, dans plusieurs centres de vote de Bamako, les témoignages confirment l’achat de confiance au cours de ce scrutin.
Fanta Camara est membre d’un parti politique. Entourée des femmes, elle tient une feuille et un stylo dans ses mains. Elle dit avoir emmené ses électrices afin qu’elles puissent accomplir leur devoir civique. « Nous sommes partis les chercher en Sotrama. Quand elles vont terminer avec l’opération de vote, nous allons les ramener. Nous leur avons aussi donné des gangs et cache-nez. Sinon le vote se passe bien », nous explique Fanta Camara, pour qui, il s’agit de « faciliter le vote » pour leurs électeurs.
Ces pratiques sont interdites par la loi électorale, précisent les organisations d’appui au processus électoral.
Pour le chef de mission du Pool d’Observation Citoyenne du Mali (POCIM), « la loi ne parle pas spécialement sur la question de transport, mais quant on l’analyse, on voit que c’est transformé le citoyen à bétail électoral. » « C’est comme ci vous mettez des moutons dans un camion ou dans un car pour aller les vendre au marché », tranche Ibrahima Sangho. « C’est la même chose que quand vous louez aussi des Sotramas pour que des personnes rentrent dedans pour aller voter. Pour telle ou telle liste, c’est achat de conscience. Et tout cela, c’est interdit par la loi malienne », a déclaré le chef de mission du Pool d’Observation Citoyenne du Mali.
Le respect de ces dispositions incombe aux acteurs en charge de l’organisation du scrutin qui doivent sévir, a conclu Ibrahima Sangho.
Pour ces élections le président de la République a voté à l’école « AB » de Sébéninkoro-marché ». Après avoir accompli son devoir de citoyen, le chef de l’Etat s’exprimé sur les enjeux de ces élections, mais aussi sur la pandémie du Covid-19. Et selon IBK, « les Maliens ne peuvent être confirmés, condamnés à la mort par la faim. » Pour certains observateurs, cette décision est « salutaire et réfléchie ». Car selon eux, « la majorité des Bamakois vivent de leur gain quotidien. » Ces observateurs préconisent le respect des mesures barrières dans les marchés et les lieux publics.
Dr Aly Tounkara sociologue, professeur à l’Université du Mali :

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