Le Coronavirus continue sa propagation au Mali. A ce jour, 16 avril 2020, 171 cas positifs ont été enregistrés dans le pays. A Bamako, épicentre de l’épidémie, la psychose gagne les déplacés ayant fui les violences dans le centre du pays. Repartis entre plusieurs sites, certains parmi ces déplacés sont dépourvus de tous moyens de prévention. En revanche d’autres sites disposent de kits de lavage des mains, seule mesure de prévention observée d’ailleurs sur place. Ces déplacés appellent les autorités à leur venir en aide.
Au parc à bétail de Faladjé ils sont plus de 1600 déplacés. Ces personnes qui ont fui les violences du centre du pays vivent dans la précarité et la promiscuité. Ici, même l’épidémie du Covid 19 n’a pas changé les habitudes. Kits d’hygiène quasi-inexistants, non respect des mesures-barrières. Le constat reste le même qu’en période normales. Pourtant ces déplacés affirment être conscients de la pandémie du Coronavirus. Mais faute de moyens, ils n’ont pas d’autre choix, déplorent-ils, « Actuellement, nous avons besoin d’eau et des kits de lavage de mains. Une bonne volonté nous a promis d’installer un château d’eau, malheureusement, nous n’avons encore rien vu. Quelqu’un d’autre avait amené cinq bidons d’eau. Mais cela ne suffit pas pour satisfaire tout ce monde. », explique Hama Diallo responsable des déplacés sur ce site de Faladjè. Il appelle les autorités à leur venir en aide, car dit-il « tout le monde est conscient et a peur de la maladie »
Autre site autre constat, Contrairement au site de Faladié, ici, à Sénou Diatoula, à la périphérie de Bamako, les dispositifs de lavage des mains sont installés. Des kits offerts par des bonnes volontés, affirment les responsables de ce site qui abrite plus de huit cent déplacés. Ceux-ci affirment que cette mesure commence d’ailleurs, à s’instaurer dans les habitudes de tous les déplacés sur ce site. « On a des kits de lavage de mains. Chaque matin, on le promène dans le site s’il y’a pas d’eau, on met de l’eau et du savon si cela aussi manque. Au début c’était difficile, Mais maintenant tout le monde respecte cette mesure d’hygiène. Même les enfants viennent d’eux-mêmes pour se laver les mains », soutient Adja Diallo, membre du comité de gestion du site des déplacés de Senou. Cependant d »autres mesures comme la distanciation sociale ne sont pas observées sur place. Des enfants continuent de jouer au football ensemble. Des ménages se regroupent autour d’un même plat. Des comportements à risque déconseillés par les autorités sanitaires. Rappelons que ces déplacés ont quitté les cercles de Bankass, Bandiagara, Koro et Douentza dans la région de Mopti, à cause des conflits inter-communautaires des attaques terroristes.