Les dates des élections législatives sont maintenues, malgré la menace de la pandémie COVID 19 sur le Mali. L’annonce été faite ce jeudi 19 mars par le Premier ministre au cours d’une conférence de presse à Bamako. Cette annonce intervient au moment où certaines associations et leaders d’opinion demandent « le report des élections » du fait de l’insécurité pour les uns, et de la maladie du coronavirus pour les autres.
Selon le Premier ministre, la menace du coronavirus est certes une réalité. Mais « il est important également de préserver la continuité de la Nation ». Pour Boubou Cissé, c’est donc toute la nécessité de tenir les élections législatives. « Pour des questions de survie de la nation, à ce jour, nous avons décidé de maintenir la tenue des élections législative dans notre pays. Ces élections, nous espérons, vont se tenir qu’il ait ou qu’il n’ait pas des cas confirmés de maladie à coronavirus », a déclaré le chef du gouvernement ce matin devant les journalistes. « Nous ne souhaitons pas qu’il n’y en ait, mais s’il en a, nous souhaitons qu’il soit vite maîtrisé et contenu », ajoute Boubou Cissé.
Pour le Premier ministre, des dispositions sanitaires seront prises pour le déroulement de ce scrutin. Ces dispositions concernent à la fois les électeurs et agents électoraux. « Il s’agit d’une question d’encadrement et de formation. Cela est entrain d’être discuté déjà. Ce sera inclus dans la formation de tous les agents qui seront concernés par ses élections », a martelé le chef du gouvernement. Avant d’ajouter : « les électeurs, le jour du vote, feront en sorte que les mesures qui ont été préconisées, la distanciation, soient respectées ».
L’annonce du maintien des élections par le Premier ministre intervient alors que le gouvernement a adopté mardi dernier en Conseil de défense plusieurs mesures pour « prévenir le coronavirus ». Parmi ces mesures figure l’interdiction de tous les rassemblements à caractère politique.
Pendant ce temps, plusieurs candidats doivent faire face à la recrudescence de l’insécurité dans leurs circonscriptions électorales. A Niafunké, un aux élections législatives a été enlevé mardi dernier, puis relâché ce jeudi matin (19 03 2020) dans la commune de Soumpi. Les faits se sont déroulés aux environs de 04H du matin. Il a été libéré avec 12 autres de ses compagnons.
Au même moment, les enseignants, qui jouent généralement le rôle de président de centres et de bureaux de vote pendant les élections, haussent le ton. La synergie des enseignants signataires du 15 octobre 2016 demande à ces militants de boycotter ces élections législatives à venir. Il l’ont fait savoir dans un communiqué publié hier mercredi 18 mars. La Synergie des syndicats demande à ses militants de renoncer aux mandats de président de bureaux de vote, d’assesseurs et de délégués lors du scrutin. Selon les enseignants, « l’élection législative doit répondre aux aspirations du peuple et non une manœuvre du gouvernement à violer les lois de la République ».