Le bras de fer se poursuit entre le gouvernement et les syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016. Les enseignants ont déposé hier lundi 16 mars un nouveau préavis de grève de 25 jours pour exiger l’application de l’article 39 de la loi du 16 Janvier 2018, portant statut particulier du personnel enseignant. Au même moment, dans plusieurs localités du pays, les enseignants volontaires recrutés par l’Etat sont rejetés par les élèves et certains parents. Ces derniers dénoncent « une marginalisation ».
Les syndicats des enseignants signataires du 15 octobre s’apprêtent à déclencher une nouvelle grève de 25 jours ouvrables, soit 600 heures. Ce nouvel arrêt de travail débutera le jeudi 02 Avril prochain. Il se poursuivra jusqu’ au Vendredi 08 Mai 2020 avec rétention de notes, selon un communiqué.
Ce mouvement de grève intervient après l’échec de négociations avec le gouvernement les 12, 14, 15 et 16 février derniers au ministère de l’Éducation nationale. La synergie des enseignants exige du gouvernement « l’application immédiate » de l’article 39 de la loi portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement Secondaire, de l’Enseignement Fondamental et de l’Éducation Préscolaire et Spéciale.
Avant le dépôt de ce nouveau préavis de grève, les enseignants avaient observé une autre grève de 20 jours qui a pris fin le 13 mars dernier.
Le dépôt de ce nouveau préavis intervient après le débrayage constaté hier lundi 16 mars dans les établissements de Bamako à l’intérieur du pays. Les enseignants ont déjà décrété un nouvel arrêt de travail pour exiger du gouvernement le paiement de leur salaire du mois de février.
Selon Adama Fomba, porte-parole de la synergie des syndicats, les enseignants ne demandent pas forcément le paiement intégral de leur rémunération. Mais, dit-il, que les retenues faites sur les salaires soient remboursées. Cette retenue, poursuit-il, doit se faire dans le respect des procédures prévues en matière de retenue sur salaires en cas de grève, ajoute le responsable syndical.
Le porte-parole de la synergie des syndicats n’écarte pas une possibilité de poursuivre ce mouvement, si jamais le gouvernement ne les paie pas dans le délai.
Selon le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, les cours ont démarré dans plusieurs localités du pays avec les enseignants volontaires, notamment à Bamako, Douentza, Mopti, Kayes, et Gao. Le cadre du ministère de l’éducation nationale précise que d’autres volontaires sont en formation et seront déployés dans les jours à venir. Toutefois, des sources locales affirment le contraire sur le terrain. À Kayes, le coordinateur du « Groupe scolaire Plateau » indique que ni les enseignants volontaires, ni les élèves n’ont répondu présents à ce jour. Même constat à Koulikoro, Koutiala, Sikasso , Douentza et Mopti. A ce jour, plusieurs observateurs s’interrogent sur le sort réservé à l’année scolaire.
Du côté des enseignants volontaires, on parle d’« exclusion ». Ils se disent « marginalisés » dans plusieurs établissements scolaires. Selon eux, le regard de la population a aussi changé à leur endroit depuis le début de processus de recrutement. S’ils collaborent parfaitement avec l’administration scolaire, ces enseignants ont du mal à se faire accepter auprès de certains élèves, qui refusent de suivre leurs cours dispensés, témoignage une enseignante volontaire affectée dans une école à Douentza.
Ecoutons son témoignage :