L’armée malienne a 59ans aujourd’hui 20 janvier. Cette année, l’heure n’est pas à la célébration avec ferveur dans les camps militaires. Elle intervient après les attaques d’Indélimane, Boulkessy et Mondoro où plusieurs centaines de soldats ont trouvé la mort. Selon le Chef de l’Etat « l’armée malienne est en guerre et elle a neutralisé au moins 200 ennemis en 2019 ».
A Bamako, le 20 janvier se fête dans la simplicité cette année. Les camps militaires sont calmes, on se croirait même à un jour ordinaire. Des drapeaux flottent néanmoins sur certains bâtiments.
Il est 10H00, nous sommes dans la famille Diarra sise au camp des bérets rouges de Djikoroni-Para. Ici, l’ambiance est morose. Dans la cuisine, Mme Diarra Awa Traoré, épouse de militaire prépare le déjeuner. Elle est accompagnée par sa fille dans cette tâche. Mme Diarra Awa Traoré, déplore les évènements récents dans le pays. Selon elle, la particularité de la célébration de cette année « est tout un symbole d’attention à l’égard des soldats morts pour le pays ».
« Avant nous organisons des animations musicales dans le camp et nos maris (militaires) défilaient également le matin. C’était la ferveur partout. Cette année, nous sommes mécontentes. Beaucoup sont morts parmi nos époux qui sont partis au front et d’autres sont même portés disparus », martèle la mère de famille.
Cette situation n’épargne personne dans la famille. Dans l’autre bout de la concession se trouvent les enfants Diarra. Ils affirment qu’ils n’ont pas la tête à la fête. Pour eux, le contexte de ce 59ème anniversaire, leurs oblige « à ne pas célébrer avec leurs camarades, contrairement aux années précédentes ».
Avec une voix émouvante, l’un des fils Diarra témoigne « qu’il y’a des enfants qui ont perdu leur papa, si d’autres organisent une fête, ça sera une peine pour eux ».
« C’est une armée en guerre qui célèbre ses 59 ans »
Durant son adresse à la nation, le Président de la République a annoncé que « l’armée malienne est éprouvée par une guerre asymétrique. Pour y faire face, les forces armées maliennes ont besoin de la collaboration de tous les maliens ».