La fragilité de la situation sécuritaire au Mali notamment dans le centre du pays reste préoccupante pour le Conseil de sécurité des Nations Unies. Dans son dernier rapport trimestriel, le secrétaire général de l’ONU s’est dit préoccupé par la dégradation de la situation sécuritaire et les frustrations politiques au Mali.
Dans ce document, Antonio Guterres déplore les retards politiques dans l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation. Il regrette également l’insécurité croissante due à la prolifération des groupes terroristes. Avant d’ajouter que cette situation alarmante pourrait mettre en péril « l’avenir des réformes politiques attendues ». Antonio Guterres soutient son constat par la multiplication d’attaques terroristes contre les civils et les militaires dans le nord du pays. Selon lui, les pertes de l’armée malienne ont augmenté de 116% au dernier trimestre de 2019 par rapport au précédent. La Minusma a subi 68 attaques cet automne (Août-Novembre), soit trois fois plus que cet été (Juin-Juillet).
Le Conseil a appelé le gouvernement malien à enquêter rapidement sur ces attaques et à traduire les responsables en justice. Il a souligné que les attaques visant les soldats de la paix pourraient constituer des crimes de guerre au regard du droit international.
Le patron de l’ONU regrette également le manque d’avancées sur le plan politique, avec l’incertitude qui entoure les suites du dialogue national inclusif achevé le mois dernier à Bamako. Antonio Guterres craint que le boycott de certains partis de l’opposition aux discussions tenues en décembre rendent difficile l’application des résolutions de ce Dialogue.
Ce rapport des Nations unies intervient au moment où le président Ibrahim Boubacar Keita a souligné dans son adresse à la nation, une évolution dans plusieurs domaines, notamment la sécurité, l’agriculture, le secteur minier, l’économie, le foncier et le sport entre autres. Dans ce discours du nouvel an, IBK s’est aussi félicité de la tenue du dialogue national inclusif avant de rendre hommage à toutes les victimes des attaques dans le pays.
C’est dans ce contexte que la maison d’arrêt de la ville de Niono dans la région de Ségou a été attaquée jeudi 02 janvier 2019, dans la soirée, par de présumés terroristes. Selon des sources locales, un assaillant a été abattu et un autre blessé par la riposte des forces armées maliennes. Cette même source indique que le calme est revenu dans la localité.
Mohamed Lamine Traoré est membre de la société civile de Niono.