La route de la nouvelle cité Universitaire de Kabala fait de nouvelles victimes. En moins de deux semaines, deux étudiants ont trouvé la mort suite à des accidents de circulation. Après ce drame, l’Association des élèves et étudiants du Mali, AEEM, a décrété une grève de 48 heures renouvelée depuis lundi 16 décembre pour une durée indéterminée. Selon l’association estudiantine, les autorités doivent « immédiatement trouver une solution » à la circulation des gros-porteurs au regard du danger que représente la situation.
Face à ces accidents mortels, l’AEEM a suspendu les cours depuis le lundi dernier. Selon elle, il s’agit d’ « aviser les autorités à s’impliquer davantage pour stopper immédiatement ces drames ». Cette grève concerne deux facultés de l’université. Il s’agit de la Faculté des Sciences Humaines et des Sciences de l’Education ainsi que la Faculté des Lettres, Langues et Science du Langage. Selon le Secrétaire général de la Coordination nationale de l‘AEEM, les autorités doivent respecter leurs engagements : à savoir la construction de la route reliant Kalaban-courra à Kabala. « La façon dont les étudiants empruntent la voie et la façon dont les gros porteurs fréquentent la voie, c’est une route très dangereuse. On ne peut pas accepter ça », proteste Moussa Niangaly, Secrétaire général de la coordination nationale de l’AEEM.
Cependant pour certains étudiants, cet arrêt des cours n’est pas une solution au problème. Selon eux, « le mieux serait de trouver une solution ensemble une bonne fois pour toute ».
Des responsables de l’université de Kabala ont aussi déploré la situation, mais demandent aussi aux étudiants de respecter le code de la route. Toutefois, ils dénoncent ce mouvement de grève décrété par l’AEEM sans une concertation préalable. « 80 à 90% des accidents sur cette route là, je crois que c’est du au facteur humain », pense Dr. Salif Togola, vice-doyen de la Faculté des Sciences Humaines et des Sciences de l’Education. L’enseignant suggère ainsi aux étudiants d’être « courtois sur la route » et de « respecter les règles élémentaires de la circulation ». Le vice-doyen a également dénoncé le manque de suivi des autorités quand elles prennent des mesures. « Elles avaient arrêté des horaires pendant lesquels les bennes et les sotramas devaient arrêter de circuler. Au même moment les étudiants avaient le temps de venir à la faculté et retourner à la maison. Malheureusement, les autorités prennent des mesures mais le suivi pause des problème », dénonce Dr. Salif Togola, qui regrette que « les étudiants décident délibérément en réaction à ces décès d’arrêter les cours ». « Ce n’est pas une solution », tranche le vice-doyen de la faculté.
Il faut rappeler que plus d’une vingtaine d’étudiants et un professeur ont perdu la vie sur la route Kabala suite aux accidents avec les camions-bennes.