L’accord pour la paix et la réconciliation notamment, sa mise en œuvre est débattue dans le dialogue national inclusif. Pour les parties signataires présentes à ces assises, cette rencontre est un cadre approprié pour éclairer les Maliens sur ce document signé en mai et juin 2015 à Bamako, après de longs mois de négociations à Alger.
Plus de 4 ans après sa signature, la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation peine à être effective. Si des avancées sont enregistrées dans certains domaines, beaucoup de dispositions, non moins importantes, font l’objet de divergences, et même de blocages. Le sujet suscite le débat depuis le début de cette phase nationale du dialogue national inclusif. Pour Fahad Ag Almahmoud, membre de la Plateforme, le gouvernement a manqué de stratégies pour appliquer l’accord juste après sa signature. « Cet accord est applicable en 4 mois… Dès qu’il a été signé 30 jours après, il fallait mettre en place les commissions de mise en œuvre, après on allait au cantonnement . Et 30 jours après on va au DDR et aux différentes intégrations. La période intérimaire s’en suit. Mais le gouvernement, n’a pas procédé ainsi ». Il regrette aussi que les points de vue sur ce document ne soient pas harmonisés.
De son côté, Attaye Ag Mohamed, membre de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad), déplore le manque d’assiduité des actions gouvernementales. « Chaque fois qu’un ministre chargé de l’accord part, un autre vient, ça fait réculer la confiance et les actions. Chaque fois qu’un ambassadeur d’Algérie part, on revient à Zéro. La continuité gouvernementale n’est pas assurée ». Il estime toutefois que la CMA est ouverte à toute proposition dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix.
« Les groupes armés ne facilitent pas la tâche à l’État », déplore, Soumaïla Bayni Traoré, conseiller technique au ministère des reformes institutionnelles et des relations avec la société civile.« Quand l’État vient affirmer son statut régalien ou travailler sur un projet de développement… Ce sont des questions de drapeau qui créent de frustrations et autres », se désole-t-il. Il affirme que « l’État a conscience de son rôle, et le comité de suivi de l’accord a une feuille de route acceptée par toutes les parties signataires, mais dans la mise en œuvre, il y a toujours des obstructions ».
Même s’il y a des divergences sur certains points, toutes les parties sont aujourd’hui unanimes sur la nécessité de renforcer la sensibilisation sur le contenu de l’Accord pour sa bonne compréhension. Selon elles, le dialogue national inclusif peut contribuer à cela.