Les pays et les organisations internationales, partenaires, du Mali ont annoncé des aides pour le développement du pays. La CMA a apprécié ces appuis. Mais elle demande « la mise en place d’un mécanisme de contrôle pour la bonne gestion de ces fonds ». C’était au cours de la visite d’Etat du président IBK en France.
Pour la fin de sa visite, le président IBK a rendu hommage à ses compatriotes tombés en France. Il s’est rendu avec le secrétaire d’État aux anciens combattants, à Douaumont dans l’est du pays où il s’est incliné devant les soldats maliens tombés lors de la Première Guerre mondiale.
La cérémonie s’est déroulée sous une pluie fine et un ciel brumeux. Après avoir passé en revue les troupes, le président malien s’est recueilli sur la tombe d’un compatriote enterré au cimetière chrétien, puis a rendu hommage à 51 autres Maliens enterrés au carré musulman.
» C’est le courage et la bravoure que nous saluons, ce sont les fils de la civilisation « , a déclaré le président au cours d’une allocution, en évoquant le sort des Maliens morts durant la Grande Guerre. 80.000 Maliens ont été mobilisés dans les rangs de l’armée française dans les deux conflits mondiaux du vingtième siècle.
Parmi eux se trouvait l’arrière grand-père d’IBK qui n’a jamais été retrouvé. Le président a ensuite rallumé la flamme de l’Ossuaire de Douaumont, qui abrite les ossements de 130.000 hommes non identifiés tombés à Verdun.
C’est l’heure du bilan de la visite notamment sur le plan de l’aide au développement et des échanges lors du sommet de l’OCDE. La plateforme estime que le bilan de la visite d’Etat d’IBK en France est « positif ». Selon elle, il faut maintenant commencer l’application de l’accord de paix pour que les populations aient confiance en tout ce qui a été dit.
Mohamed Ould Mettaly, député de Bourem membre de la Plateforme est joint au téléphone par Mouhamadou Touré.
« Le bilan est très positif et prometteur, parce que beaucoup de pays amis et des banques se sont prononcés. Il s’agit maintenant d’aller à une application directe de l’accord et beaucoup de programmes vont démarrer. Il faut harmoniser tout ça pour qu’ensembles on voit qu’il y a un changement sur le terrain, concernant tout ce qui a été dit avant. Donc on n’est plus au temps des négociations, on n’est plus au temps d’attente. Aujourd’hui il faut commencer pour que les populations aient confiance en tout ce qui a été dit et ça je crois que le plus tôt est le mieux. Nos inquiétudes ont été prises en compte par beaucoup des intervenants. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, tout le monde sait que, quand on fait la paix il faut rassurer la population et la seule façon de rassurer les bénéficiaires, c’est une intervention rapide. Dans des situations pareilles, il faut être très optimiste, mais avant toute chose il faut d’abord commencer ».
La CMA aussi est satisfaite des annonces faites par les partenaires pour aider le Mali. Toutefois la Coordination demande « la mise en place d’un mécanisme de contrôle pour la bonne gestion de ces fonds ».
Almou Ag Mohamed est un des porte-parole de la CMA. Il est joint au téléphone par Intalla Ag Billal.
« Cette table ronde des bailleurs de fonds est prévue dans l’accord, car dans l’accord il est prévu de mettre en place un fonds spécial de développement durable des régions du nord. Mais une chose est de recevoir ces fonds, l’autre chose pour nous, en tout cas au niveau de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, est de les utiliser à bon escient. Parce que pour nous il s’agit de fonds destinés exclusivement pour le développement des régions du nord. Et aujourd’hui, il va falloir mettre en place un mécanisme de contrôle d’utilisation à bon escient de ces fonds. Ces questions doivent être logées au niveau du fonds intégré du développement durable des régions du nord et qui doit être sous la supervision, à notre entendement, du président de l’assemblée inter-régionale comme prévu dans l’accord ».
Plus de quarante pays et quinze organisations internationales ont pris part au sommet de l’OCDE et la plupart de ces participants ont promis d’appuyer le Mali dans la mise en œuvre de l’accord de paix. Étienne Fakaba Sissoko professeur d’économie qui participait à la réunion espère que les annonces ne seront pas à l’image de celles de Bruxelles.
Il était l’invité de notre émission « grand dialogue », hier.
« Aujourd’hui plus de quarante quatre pays et quinze organisations dont la banque mondiale, la BAD, la BID et toutes les autres institutions qui accompagnent le Mali. La majeure partie de ces pays ont fait des annonces. Entre-autre, il y a l’Arabie Saoudite, qui a annoncé 107 millions d’euros dont 90 millions de prêts sur deux ans. Il y a le Japon qui a aussi annoncé 19 millions d’euros et la Suisse également avec 45 millions d’euros. Mais l’ensemble de ces manifestations vont en priorité aux régions du nord. Le gouvernement du Mali s’est engagé lui aussi à décaisser 150 milliards dans le cadre de la mise en place de ce qu’ils appellent l’agence de développement des régions du nord. Donc économiquement on peut dire que les annonces ont tenu, maintenant il reste à savoir est-ce-que ça ne va pas être à l’image de Bruxelles, où ça va être des annonces vaines ».
Par ailleurs, dans une interview accordée à RFI, le chef de la Minusma est revenu sur la situation scolaire à Kidal. Mongi Hamdi a annoncé « l’organisation très prochaine d’une fête pour célébrer la rentrée de l’école à Kidal en compagnie de membres du gouvernement et d’autres représentants de la communauté internationale ». Il explique que ‘‘le système d’éducation appartient au gouvernement malien et affirme l’aider à participer à cet événement pour célébrer le retour des enfants à l’école ».