Trois civils tués et deux Casques bleus blessés, c’est le bilan de l’explosion d’une mine survenue ce week-end à Tessalit, dans la région de Kidal. La Minusma a fermement condamné cet acte qui vise, selon elle, « à paralyser ses opérations sur le terrain ».
De sources locales, un véhicule qui transportait des civils a sauté sur un engin explosif ce samedi. Les trois civils qui se trouvaient à son bord sont morts sur le coup. Il s’agirait d’une famille un homme, une femme et un enfant. Un autre véhicule de la force onusienne qui se rendait sur les lieux pour les secourir a aussi sauté sur une mine blessant deux Casques bleus dont un grièvement. L’accident a eu lieu à 5km au sud du Camp de la Minusma à Tessalit, dans la région de Kidal.
Dans un communiqué, la MINUSMA a « condamné fermement ces actes » ayant pour but, selon elle, « de paralyser ses opérations sur le terrain et de toucher indistinctement le personnel des Nations unies, ou des civils innocents ».
Jusque-là, les auteurs de ces attaques ne sont toujours pas identifiés. Toutefois, la piste des terroristes n’est pas exclue.
Tessalit, située dans la région de Kidal, est une zone stratégique dans le Sahel où sont déployées des bases militaires françaises et américaines pour lutter contre le terrorisme.
Face à la recrudescence des violences dans le Nord, certains observateurs estiment qu’il faut procéder rapidement à la mise en œuvre de l’accord de paix. Selon eux, « le cantonnement et la création d’emplois pour les jeunes du Nord pourront contribuer à lutter contre le terrorisme ».
Ousmane Kornio est spécialiste des questions sécuritaires. Il est joint au téléphone par Mouhamadou Touré :
« L’accalmie, c’était peut-être au moment où la CMA et la Plate-forme essayaient de s’accorder sur certaines choses. Mais il y a un troisième acteur et même un quatrième acteur : les terroristes qui ne sont pas pour une sortie de crise. Mais aussi à l’intérieur de ces deux groupes, il y a des gens qui ne sont pas pour la sortie de crise. Donc, ces deux acteurs se manifestent pour faire comprendre qu’en fait ils ne sont pas d’accord et ils protestent autrement. Et je crois même que ces derniers événements sont sûrement des manifestations de mécontentement de ces deux groupes. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’aujourd’hui tout le désert est miné. Et je crois qu’en dehors de la lutte contre le terrorisme, il faut aussi qu’on mette en place un système de détection et de déminage de toutes ces zones. Si la CMA et la Plateforme et tous ces groupes armés arrivent à s’entendre et à travailler main dans la main, je crois que la peur va changer de camp ».