La France rend un hommage national aux 13 militaires tués au Nord du Mali. La cérémonie a eu lieu aujourd’hui à Paris à la « Place des Invalides ». Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, qui prend part à cette cérémonie, a exprimé la compassion du peuple après le drame. Ces militaires français de l’opération Barkhane ont trouvé la mort dans le crash de leurs hélicoptères, alors qu’ils poursuivaient un groupe de djiahdistes.
A Paris, IBK est accompagné d’une forte délégation. Le chef de l’Etat malien s’est rendu aux cotés de son homologue français, Emanuel Macron, et d’autres personnalités. Tous sont venus « montrer leur compassion à la France » après la mort des 13 soldats au Mali.
Avant de prendre son départ pour la France, le président IBK, dans son adresse à la Nation, a expliqué que « nous n’avons aucune raison de mordre la main de ceux qui nous tendent les leur aujourd’hui ».
Une manière pour le président malien d’exprimer la reconnaissance du peuple malien à la France dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel et au Mali.
Selon IBK, « la présence des forces étrangères au Mali ne doit pas être perçue comme un acte de charité, encore moins de mendicité ».
Les 13 militaires français de l’opération Barkhane ont trouvé la mort le lundi 25 novembre dernier. Selon l’Etat-major français, les deux hélicoptères qui les transportaient, sont entrés en collision alors qu’ils « pourchassait des terroristes ». Le groupe « Etat islamique » a affirmé dans un communiqué, avoir « provoqué » cet accident. Une version aussitôt démentie par l’armée française.
La présence d’IBK à la cérémonie d’hommage national aux 13 soldats suscite plusieurs réactions au sein de l’opinion. Pour certains Maliens, « le chef de l’Etat devrait avoir la même compassion pour les soldats maliens morts au front ». Aussi, la présence d’IBK à Paris intervient au moment où la politique française au Mali est de plus en plus critiquée par une partie de l’opinion malienne. Pour le directeur du projet Sahel à International Crisis Group, « les Maliens ont le sentiment qu’il y a deux poids deux mesures dans les hommages aux soldats tombés au front ».
Jean Hervé Jézéquel :