Depuis 1992, les campagnes électorales sont devenues de plus en plus coûteuses et l’argent en devient l’un des enjeux majeurs. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le Groupe « Observation des Dynamiques Sociales, Spatiales & Expertise Endogène » sur les coûts des campagnes électorales et des mandats électifs au Mali. Selon l’étude, une telle situation contribue à renforcer la méfiance des citoyens envers la classe politique et à entamer leur confiance envers les élections et le processus démocratique.
Le rapport indique par exemple qu’un candidat aux législatives investit l’équivalent des coûts de construction de 3 à 6 salles de classes de l’enseignement formel. Soit entre 16 à 29 millions de francs CFA. Autre comparaison faite dans le rapport, les coûts d’une campagne électorale pour les législatives équivalent à 1000 ovins. Alors qu’ils peuvent atteindre l’équivalent de 350 ovins pour les communales.
Concernant la constitution des listes de candidature, il ressort dans l’étude que le montant payé par candidat tourne autour de 10 millions FCFA pour les législatives et varie de 100 mille FCFA à 1 million 500 mille FCFA pour les communales. Cela, en fonction du rang occupé sur la liste de candidatures.
Selon ces observateurs, l’absence d’encadrement juridique des sources de financement des campagnes électorales poussent non seulement les candidats à l’achat de conscience et aussi des électeurs qui développent un comportement de captation de gains, souvent auprès de tous les candidats.
Afin de réduire le coût des campagnes électorales, les experts recommandent, le plafonnement des dépenses des campagnes électorales, l’ouverture obligatoire d’un compte de campagne pour les candidats, l’application stricte et effectives des sanctions prévues contre les violations de la loi, entre autres.
Toutefois, certains analystes préconisent l’adoption d’une loi régissant les dépenses concernant l’organisation des élections au Mali. Selon eux, il faut éduquer les partis politiques à bien gérer les fonds et la population à ne pas entrer dans ce clientélisme.
Bayila Niang politologue :