La région de Kayes frappée de plein fouet par les conséquences de l’arrêt du train voyageur. Cherté de la vie, effritement des relations familiales suivi souvent de divorces, la mort de certains cheminots des suites de crise cardiaque due à l’incapacité de payer ses ordonnances, etc. L’arrêt du trafic ferroviaire a plongé certaines familles dans la déchéance. La reprise des rails constitue de nos jours l’une des principales préoccupations des cheminots et de toute la population de Kayes.
A Kayes, première région administrative du pays, la vie était liée au train. Il fait tourner l’économie locale à plein régime. Les localités traversées par les rails n’en disaient pas moins. Mais depuis plusieurs années, les populations crient à la catastrophe. « Les conséquences de l’arrêt du train voyageur sont inestimables. Dislocation de nos familles, manque d’éducation de nos enfants, problème de logements et de santés, bref l’arrêt du train voyageur nous a détruits. Quand tu vas au marché, l’on ne peut rien acheter la vie est devenue très chère. Tous ceux qui sont à l’intérieur de Kayes ont senti cette crise », crie Abdrahmane Sanogo, membre d’un Syndicat des rails à Kayes. Selon lui, « les Kayisiens doivent se lever comme un seul homme pour exiger la reprise du trafic ferroviaire ». Si ce n’est pas le cas, prévient-il, c’est la mort de l’économie de la région. Notre interlocuteur craint comme conséquences : le surpeuplement des villages riverains et l’exode rural vers d’autres villes. Interrogé sur les promesses de reprise du train voyageur, le quinquagénaire est sceptique. Pour lui, les autorités doivent joindre les actes à la parole. « Aujourd’hui nous sommes à 10 mois sans salaire. Il ne faut pas se cacher la face, le Mali n’appartient pas à IBK seul. Ils ont dit qu’ils vont rétablir le chemin de fer, moi je n’y crois pas. Cela fait 35 aujourd’hui que je suis dans les chemins de fer. J’ai vu ce que les autres présidents ont donné pour le chemin de fer. Mais avec IBK , c’est autre chose », regrette Abdrahmane Sanogo.
Toutefois, pour le syndicaliste, la solution du chemin de fer du Mali réside aussi dans le choix des hommes. Selon lui, le pays dispose des ressources humaines qualifiées pour rétablir le plus rapidement le trafic ferroviaire.
Le chemin de fer Dakar-Bamako est à l’arrêt alors que les cheminots du Mali observent 10 mois d’arriérés de salaires. Pourtant, regrettent-ils, leurs homologues du Sénégal, gérés par la même société, sont régulièrement payés. Selon les cheminots du Mali, « Il n’y pas de doute, le chemin de fer au Mali souffrent d’une mauvaise gestion ».
Pendant ce temps, le Premier Ministre, Boubou Cissé, a annoncé cette semaine à Washington, aux Etats Unis, la reprise du train voyageur. Selon le chef du gouvernement, le train sifflera de nouveau bientôt, entre Dakar et Bamako. Ce sera dans 24 mois, dit-il. Une nouvelle froidement accueillie par les cheminots. Selon eux, c’est juste une mesure de plus. Ils invitent le gouvernement à concrétiser plutôt les plans déjà convenus entre les deux Etats du Mali et du Sénégal.