Les centres pour la révision annuelle des listes électorales de l’année 2019 cherchent désespérément des usagers. Cette révision a débuté le lundi 1er octobre partout au Mali. Mais très peu d’affluence est à constater sur place. À Bamako, le constat est qu’il n’y a pas d’engouement dans les centres. Pour certains observateurs, « les partis politiques ne jouent pas leur rôle ». Pour d’autres, « c’est au citoyen de s’intéresser davantage aux questions électorales ».
Nous sommes à la mairie de la commune III du district de Bamako. Les agents et les matériels de la révision annuelle des listes électorales sont sur place. Mais il n’y a personne pour faire son transfert ou vérifier son nom sur la liste électorale de la commune. « Les gens viennent très timidement, ça peut s’expliquer par le manque d’information, mais avec le temps, je pense qu’ils vont venir », espère le président de la Commission administrative de révision des listes électorales à la maire de la commune III. Pour Sory Sidibé, « la commission est mise en place pour la population. Et, selon lui, l’importance de la révision est de radier de la liste les gens qui ne vivent plus, pour qu’ils ne ressortent pas chaque fois sur la liste électorale. Mais aussi transférer ceux qui ont changé de quartier pour qu’ils puissent voter dans leur lieu de résidence ».
Le constat est le même en commune II et IV du district de Bamako. Selon les présidents des centres, depuis le début de l’opération, les gens ne viennent pas. Le maire de Médina Coura, en commune II, pense que les autorités et les officiers d’état-civil doivent communiquer et sensibiliser la population pour la réussite de cette opération. « La communication est très importante », insiste Mme le maire de Médina-Coura. « La révision de la liste électorale est tellement importante qu’elle ne devrait pas se passer comme ça. Déjà une semaine en avance, on devrait chercher un crieur public qui va faire le tour des quartiers, informer les gens sur le démarrage de l’opération », propose Mme Dembélé Gogo Kaba Diakité qui suggère que cette action de communication s’élargisse à la télé, à la radio. En clair, l’élue communale insiste sur la communication et la sensibilisation, surtout en langue nationale.
L’opération de révision des listes électorales va durer 3 mois. Elle concerne les cas de transfert, de radiations et l’inscription de nouveaux majeurs sur le fichier électoral. Elle prendra donc fin le 31 décembre prochain.
Pour les responsables de l’Observatoire pour les Élections et la Bonne Gouvernance, ce manque d’affluence « incombe en partie à la Commission administrative des élections notamment les partis politiques ». Ces dernières bénéficient chaque année d’une subvention qui devrait leur permettre de « jouer leur rôle d’encadrement et de mobilisation » des citoyens. Pour l’organisation d’appui au processus électoral, « c’est ce travail qui n’est pas fait ». Pour pallier cette insuffisance, elle préconise la mise en place d’un seul organe de gestion des élections.
Ibrahima Sangho, président de l’Observatoire pour les Elections et la Bonne Gouvernance :