Fin de vacances pour les élèves de l’enseignement fondamental et secondaire. La rentrée scolaire a été effective dans les régions de Kayes, Ségou, Koulikoro et Sikasso. Mais plusieurs autres écoles restent fermées à l’intérieur du pays, notamment au Nord et au Centre. Des centaines de milliers d’enfants sont restées sans mots ce matin devant des classes soit fermées par manque d’enseignants ou simplement par crainte de représailles de certains groupes armés. Cependant, le ministère de l’éducation promet la réouverture de ces écoles, même celles fermées du fait de l’insécurité.
Les 3 millions d’élèves attendus au fondamental, et les 400 mille au niveau de l’enseignement secondaire n’ont pas été ce matin au rendez vous. Dans les régions de Gao Tombouctou, Ménaka et Kidal, les écoles publiques sont restées fermées du fait de grève, ou à cause de l’absentéisme des enseignants. Mais il faut noter que certains établissements privés ont débuté les cours à Tombouctou. Les élèves de Mopti ont également repris le chemin de l’école. Du côté des autorités scolaires, on rassure que « toutes les dispositions » sont prises pour la réouverture de ces écoles.
La rentrée scolaire est effective dans de nombreuses écoles des régions du Sud du pays notamment à Kayes, Ségou, Sikasso et Koulikoro. Cependant une inquiétude plane sur cette réouverture des classes. Le syndicat des enseignants signataires du 15 octobre 2016, menace dans un communiqué d’observer une grève de 48 h si ses doléances ne sont satisfaites.
Au même moment dans la région de Tombouctou, les enseignants communautaires attendent toujours leurs subventions de l’année dernière. Ils demandent également « la prise en charge de leur sécurité ». Car selon eux, des présumés djihadistes ont proféré la semaine dernière des menaces dans certaines localités du cercle de Niafunké. Leur objectif était d’interdire l’ouverture des écoles.
Des innovations au système scolaire
Cette rentrée scolaire se tient au moment où le ministre de l’éducation nationale annonce des innovations au système éducatif. Aussi, au cours d’une conférence de presse, Dr Timoré Tioulenta, s’est exprimé sur les dispositions sécuritaires prévues dans certaines localités pour le bon déroulement de l’année scolaire.
La première innovation annoncée par Dr Toulenta est le retour des épreuves orales à l’examen du baccalauréat. Les textes régissant les examens au Mali vont être révisés à cet effet, précise le ministre de l’éducation nationale.
En outre, le ministre de l’Éducation nationale a également annoncé la suppression du DEF au profit du baccalauréat pour le concours d’entrée à l’IFM et le renforcement de l’apprentissage de l’anglais.
Selon M. Toulenta, les administrateurs scolaires à savoir les proviseurs, DCAP, DAE ne peuvent prétendre à une mutation qu’après cinq ans d’exercice professionnel dans un poste donné. Nul ne devient proviseur avant d’être censeur, prévient-il.
S’agissant des relations avec les syndicats, le ministre rassure que les engagements pris entre le gouvernement et les enseignants seront honorés. Toutefois, il précise que les modalités d’exécution pourraient s’avérer différentes au regard de la situation actuelle du pays. Pour cela, le Premier ministre s’exprimera sur cette situation dans les jours à venir.
La rentré scolaire se fait au moment où les admis au DEF attendent leur décision d’orientations. Interrogé sur la question, le ministre de l’éducation a annoncé qu’elle sera disponible le 15 octobre prochain. Une commission est déjà à l’œuvre, a-t-il précisé.
Cette nouvelle année scolaire 2019-2020 intervient dans un contexte sécuritaire tendu pour certaines localités du Mali. Le ministre a laissé entendre que les enseignants dans ces zones seront identifiés et mutés ailleurs. Pour le cas de la région de Kidal ou d’autres zones, Dr Toulenta a indiqué que l’État misera sur des enseignants volontaires pour encadrer les élèves.
Le syndicat des enseignants saluent cette annonce, mais souhaitent que les concours de recrutement et les examens de l’école soient véritablement moralisés. Cela, dans le but de retenir les plus méritants pour assurer une meilleure qualité à l’éducation.
Sambou Diadié Fofana, membre de la Synergie des Syndicats signataires du 15 octobre 2016 :