La ville de Kayes « paralysée » ce vendredi. Tous les axes stratégiques de la ville dont le pont ont été bloqués par des manifestants. Organisée par plusieurs associations, cette manifestation vise à protester contre la dégradation de la route Bamako-Kayes, l’arrêt du trafic ferroviaire, entre autres. Des populations de la région de Koulikoro sont aussi sorties pour exprimer leurs soutiens. Le gouvernement affirme que la réhabilitation de cette route coûtera plus de 350 milliards de FCFA. Un montant dont il ne disposerait pas aujourd’hui, souligne-t-il.
De sources locales, il n’y a pas eu de réveil ce vendredi matin à Kayes car personne n’a dormi dans la ville. Hommes, femmes, jeunes et vieux ont assiégé tous les axes stratégiques qui mènent au pont depuis jeudi 00H. Aucun véhicule ne traverse le pont.
Les organisateurs disent vouloir exprimer leur ras-le-bol et interpeller l’État qui semble oublier, selon eux, la région de Kayes. La route Kayes-Bamako est dans un état de dégradation avancé provoquant de nombreux accidents. Le train qui symbolise la région ne circule plus et l’aéroport Dag-dag ne voit survoler que des oiseaux, déplorent-ils. Autant de raisons qui expliquent la manifestation de ce vendredi, affirment les organisateurs.
La mobilisation ne se limite pas qu’à la ville de Kayes. Des populations des cercles de Diéma, Kita et Bafoulabé sont également sortis pour exprimer leur soutien. Au dela de la région de Kayes, des habitants des villes de Kati, Didiéni et Kolokani dans la région de Koulikoro ont aussi manifesté pour la même cause. Ces localités sont sur le même tronçon. Pour couronner le tout, l’axe Kayes-Diboli à la frontière Mali-Sénégal est également concerné.
Aux dires des organisateurs, la mobilisation va durer 24 heures. Cependant ils n’excluent pas une prolongation si les autorités ne réagissent pas.
De son côté, le gouvernement avance un manque de fonds suffisant pour la satisfaction des revendications. Selon une note d’information publiée ce jeudi sur internet, la réhabilitation de cette route coûtera plus de 350 milliards de FCFA. « C’est un coût financier dont le pays ne dispose pas aujourd’hui » précise les autorités. « Néanmoins, de nombreux efforts en matière de développement des infrastructures routières sont déjà consentis dans la région », explique la note.
À Kati où le mouvement est également suivi, les jeunes ont aussi barricadé les voies principales. Selon eux, l’état de dégradation de la route provoque des dizaines d’accidents par semaine. Ainsi, « cette route est un tombeau ouvert pour nos proches » affirment-ils. Selon le coordinateur du collectif, ce dispositif sera maintenu jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.