Les préparatifs de la fête de Tabaski vont bon train et les prix du mouton sont en hausse. Dans plusieurs localités du Mali, les populations jugent les prix chers. Au même moment, le gouvernement organise la traditionnelle vente promotionnelle de bétails appelée « Opération Tabaski ». Toutefois, cette opération peine à avoir l’impact souhaité sur les prix, selon l’association des consommateurs du Mali.
De Bamako à Tombouctou en passant par Sikasso, les Maliens dénoncent la cherté des moutons en cette période de Tabaski. Selon des populations de Yorosso, dans la région de Sikasso et de Goudam, dans la région de Tombouctou, chaque année le prix du mouton ne fait que grimper.
Selon Abdoulaye Mohamed, un habitant de Goundam, le marché n’est pas bien fourni cette année. C’est ce qui explique, selon lui, cette cherté. « Les moutons de 30 000 CFCA qu’on a achetés l’année dernière, sont vendu à plus de 50 000 F CFA », regrette Mohamoudou Maiga, photographe à Yorosso.
Pourtant, à la veille de la fête de Tabaski, le gouvernement organise depuis plusieurs années la vente promotionnelle des moutons. Pour l’association des consommateurs, cette activité ne sert à rien, car le prix des animaux est toujours élevé pour le Malien lambda.
« Cela fait au moins 10 ans qu’on est entrain de faire la même chose, mais le prix n’a toujours pas diminué », dénonce Salif Berthé, membre de l’ASCOMA, Association Malienne des Consommateurs. Selon lui, il n’y a pas de différence entre le prix des moutons ordinaires et celui des moutons vendus lors des ventes promotionnelles. Pour que cette « opération Tabaski » puisse avoir de l’impact, le prix doit être fixé à un niveau accessible au Malien moyen, explique-t-il. Selon plusieurs observateurs, la crise sécuritaire a fortement impacté le bétail malien. La cherté des moutons pourrait être liée à cet état de fait.
La Tabaski est l’une des fêtes les plus importantes de la communauté musulmane. Elle est l’occasion pour les fidèles d’immoler un mouton. Mais pour les imams, « le sacrifice du mouton de Tabaski n’est obligatoire que pour les Musulmans qui en ont les moyens ». « Ceux qui n’en ont pas peuvent s’abstenir », nous explique Issa Kaou Djime. Le leader religieux regrette que de nos jours, c’est plutôt la société qui pousse certains fidèles à passer par « des moyens peu recommandés » pour avoir un mouton de Tabaski.
Issa Kaou Djim, religieux :