Malnutrition dans la commune de Mondoro, cercle de Douentza région de Mopti. Plus de cent morts dans 5 villages de la commune de Mondoro, selon les responsables de la commune. Cependant les autorités sanitaires estiment que cette famine résulte de l’insécurité et du manque d’assistance des habitants de ces zones difficiles d’accès. Ils estiment que rien n’est fait par les autorités pour changer la donne.
Les 5 villages les plus touchés par cette famine sont Banaye, Yangassadiou, Douna, Teguila et Ouralatème. Selon les autorités communales « la malnutrition a atteint des proportions inquiétantes en raison du manque de nourriture dû aux conflits ». « Aujourd’hui cette malnutrition est entrain de faire des ravages dans ces différents villages là. Par exemple à Banaye, il y a plus de 5, 6 décèsenregistrés là-bas. A Tiguila on parle de plus de 50, à Yangassadiou c’est la même chose, donc vraiment c’est une véritable catastrophe dans la commune.», affirme Yaya Ongoiba secrétaire général de la commune de Mondoro. Selon lui, le nombre de décès est estimé à plus de 100 morts. L’autorité communale ajoute que depuis près d’une année, les habitants de ces hameaux n’ont pas accès aux terres cultivables, ni aux services de santé. « Il n’y a pas eu de dispositions, il n’y a eu que des comprimés qu’on a donné, des petits trucs qu’on a donné. », déplore-t-il
Pour le médecin chef du centre de santé de référence de Douentza, cette situation s’est aggravée à cause de l’insécurité. Celle-ci a rendu difficile l’accès à ces localités par les organisations humanitaires et les agents de santé. « Il faudrait que la population ait accès à l’alliance, à des fluidités aux céréales donc il faudrait une diversité d’actions », soutient Seydou Kanté, médecin chef du centre de santé de référence de Douentza. Il reconnaît cependant que « cette situation n’est pas réalisable à Mondoro et la preuve en est que avec la recrudescence de l’insécurité les populations n’arrivent pas à aménager les terres cultivables et les jardins et à l’instant où je vous parle le partenaire MSF s’est retiré de Mondoro parce qu’ils ont reçu des menaces.» Selon le responsable du centre de santé de référence de plusieurs dizaines de tonnes de médicaments destinés à ces populations restent actuellement à leur disposition
Dans un rapport récent, les Nations Unies, ont estimé à 4,6 millions les personnes qui ont du mal à s’alimenter correctement au Mali. Parmi elles, 1,6 million ont besoin de l’aide d’urgence et 274.000 enfants sont atteints de malnutrition aiguë sévère.