Grogne populaire contre ces établissements dans certains quartiers de Bamako. La soirée du dimanche 14 juillet a été particulièrement mouvementée en commune V du district de Bamako. Une quinzaine de bars ont été saccagés et incendiés par des jeunes dans différents quartiers de la capitale. Trente neuf personnes ont été interpellées par les commissariats du 4e et 11e arrondissement, selon le ministère de la sécurité et de la protection civile. La cause de ces incidents reste pour l’instant inconnue.
Plusieurs bars et maquis ont été vandalisés par un groupe de jeunes dans les quartiers de Daoudabougou, Kalaban-coura, Garantikibougou, Sabalibougou et Baco-djicoroni. Selon ce gérant de bar sis à Sabalibougou, des jeunes armés de machettes et de bâtons ont envahi son espace et ont commencé à tout saccager avant de mettre du feu un peu partout. « Ils sont venus trouver que l’endroit était fermé et ils l’ont forcé. Ils ont mis le feu pour brûler le bar », témoigne le gérant. Quelles sont les vraies motivations de cette colère contre les bars ? Difficile d’en savoir plus. Selon le gérant de bar interrogé, les manifestants n’ont rien dit sur leur motivation.
Cet incident a suscité de la « satisfaction » chez certaines populations en commune V. Selon elles, les emplacements de ces bars sont mal choisis. « Les jeunes ont bien fait de casser ces bars, on ne peut même pas dormir à cause des bruits qu’ils font », crie cette femme qui habite non loin de certains de ces bars. Selon elle, « il existe même des bars à proximité des lieux de culte ». Toutefois, d’autres pensent tout le contraire. C’est le cas de cet homme : « aller saccager anarchiquement les lieux publics des gens n’est pas une bonne chose ». Notre interlocuteur d’ajouter, « nous sommes dans un pays laïque et chacun est libre d’exercer le métier qu’il veut ».
Au niveau des municipalités, les responsables n’ont pas souhaité réagir à nos sollicitations. Toutefois certaines sources qui n’ont pas souhaité être citées, pensent qu’il est illégal que des individus s’en prennent directement à ces bars. Du côté du ministère de la sécurité et de la protection civile, on affirme que la cause de cet incident reste inconnue, mais 39 personnes ont déjà été arrêtées, et les enquêtes se poursuivent.
Pour certains juristes, ces destructions de bars sont « illégales » en République du Mali. Selon eux, dans un pays de droit, personne ne doit se rendre justice soi-même. Ils soutiennent que, « seule l’autorité a les compétences d’ordonner la fermeture d’un bar, d’un restaurant ou d’un autre lieu similaire ».
Me Amadou Tiéoulé Diarra, avocat au Barreau malien :