Six ans d’opération militaire au Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le bilan de l’opération française Barkhane suscite bien de débats au sein de l’opinion publique malienne. A Mopti, où l’escalade de violence se poursuit, certaines populations réclament sa présence. Mais selon ses responsables, « Barkhane ne peut être présente partout ». A Gossi, dans le Nord du pays, les habitants sont partagés sur le bilan de son action dans la zone. Une équipe de Studio Tamani est allée rencontrer ces populations de Gossi. Reportage.
« Nous ne sommes pas assez nombreux pour être présents partout à la fois ». Voilà comment le commandant de la Force Barkhane explique l’absence des militaires français au Centre du Mali. En plus de cela, leur présence au Centre pourrait avoir l’effet inverse, car le conflit au dans la région de Mopti n’est pas que lié au terrorisme, précise-t-il. « Les mieux placés pour résoudre la crise du Centre sont les locaux, les Maliens sur place », explique Général Fedric, avant d’ajouter : « une force étrangère connaissant mal la situation va certainement provoquer beaucoup plus de difficultés et aggraver la situation ». Selon l’officier français, les types de menaces au Centre et au Nord ne sont pas les mêmes. « Il faudrait laisser à ceux qui ont l’habitude de régler ce genre de difficulté le soin de le faire et nous, nous sommes là pour lutter contre les terroristes affichés », nous explique général le commandant de la Force Barkhane au Mali.
Cependant, à Gossi où ces militaires français sont présents, les avis des populations restent partagés. Si certains saluent leur présence, d’autres en revanche ont peur des représailles des terroristes qui peuvent découler de leur collaboration avec Barkhane. « Nous sommes contents de leur présence. Nous sommes en insécurité et on ne peut pas tout régler, on a besoin des gens pour nous aider », se réjouit un habitant de la ville de Gossi interrogé au cours de notre passage. Toutefois, cet enseignant à l’école fondamentale de ville n’a pas le même avis. Selon lui, cette présence « a des avantages et inconvénients ». « Le simple fait qu’on soit là avec eux, ça nous expose. On a eu des collègues qui ont été menacés à cause du simple fait de se retrouver parmi ces militaires », témoigne notre interlocuteur.
Rappelons que la Force Barkhane est présente au Mali depuis plus de 6 ans avec des bases militaires au Nord. La dernière a été inaugurée cette semaine à Gossi dans le cercle de Gourma Rahrous, région de Tombouctou.