Bientôt un forum pour la paix et la réconciliation au Mali, parrainé par l’ancien président Amadou Toumani Touré. L’annonce a été faite ce lundi par les organisateurs d’une rencontre tenue à Bamako sur la paix, la stabilité et la cohésion sociale. Elle a regroupé les représentants des communautés musulmanes et chrétiennes du Mali, et la Coordination des associations des ressortissants des cercles de la région de Mopti résidant à Bamako. Selon les organisateurs, l’ancien Président Amadou Toumani Touré se dit favorable à l’initiative.
« La solution ne peut venir que de nous. Elle ne viendra pas de l’armée, elle ne viendra pas de la communauté internationale. La solution c’est nous, c’est vous les enfants du terroir de Mopti ». C’est par ces termes que Me Kassoum Tapo, porte-parole de la Coordination des associations des ressortissants des cercles de la région de Mopti résidant à Bamako a demandé l’unité de tous pour « sauver la région de Mopti en particulier et le pays en général, de ce danger ». Selon l’ancien ministre, « les maliens doivent taire leur ego et s’engager pour trouver les voies et moyens de sortie de crise ». Il soutient que la population ne peut rester les comptables de cette tragédie. « 167 aujourd’hui, 95, 35, combien encore demain vont mourir ? » a-t-il-dit. Il appelle à l’union nationale pour trouver des solutions aux problèmes que traversent les habitants des zones touchées par l’insécurité. Et Kassoum Tapo de conclure « Sauvons notre pays ».
Les représentants des communautés musulmanes, catholiques, protestantes du Mali, présents à cette rencontre ont appelé à trouver une solution. Ces leaders religieux ont invité les fidèles à être des artisans de la paix. Pour Chérif Ousmane Madani Haïdara, il n’existe ni de conflit intercommunautaire peulh et dogon, ni de conflit religieux au Mali. Le Cardinal Jean Zerbo, lui, a souhaité la paix, l’entente et la cohésion au Mali. Il a demandé aux différents groupes en conflit de faire la paix, de se donner la main, de cohabiter ensemble pour sortir le pays de cette situation.
« Notre mission est double, nous devons être des sentinelles, quand le danger est là, prévenir qui de droit » a rappelé le Cardinal Jean Zerbo.
De leur côté, les notabilités locales souhaitent une intervention rapide de l’État et de ses partenaires pour protéger les populations. Elles demandent également d’endiguer la famine qui profile à l’horizon. Selon Sidi Haïdara, coordinateur des chefs de quartiers de Mopti, il est temps de dépasser les discours stériles pour de l’action. Pour lui, c’est le dialogue qui doit primer. Il invite les responsables des diffférentes communautés à voir ensemble la stratégie à adopter.
Enfin, de nombreux appels ont été lancés à la communauté nationale et internationale sur la situation humanitaire au centre du pays. Selon de nombreux témoignages, « il y a un risque de famine dans presque tous les cercles de la région ».