Le bilan de l’attaque survenue ce dimanche 9 juin à Sobanou, dans le cercle de Bandiagara a été revu à la baisse. Selon un communiqué du ministre de la communication, le bilan réel est de « 35 morts dont 24 enfants et 11 adultes », alors qu’un précédent communiqué du gouvernement parlait de 95 morts lundi. Les élus locaux, quant à eux, contestent ce nouveau bilan et maintiennent que ce sont 95 personnes qui ont été tuées.
Ce nouveau bilan officiel du carnage de Sobanou résulte « d’un décompte minutieux effectué par une équipe constituée d’éléments de la protection civile, des médecins légistes du procureur de la République » a déclaré ce matin le Ministre de la Communication, Chargé des Relations avec les Institutions, dans un communiqué.
Selon le Porte-parole du Gouvernement, le chef du village de Sobame a certifié que les 95 morts précédemment annoncés correspondaient aux morts et disparus combinés.Cette déclaration est âprement contestée par le maire de Sangha qui persiste et maintient le bilan de 95 morts ,108 rescapés et de nombreux portés disparus.
Six (06) personnes dont deux (02) par la MINUSMA ont été déjà interpellées suite à des contrôles de routine.Ainsi les autorités annoncent dans le document qu’une batterie de mesures pour poursuivre, arrêter et traduire devant les juridictions compétentes les auteurs de cet acte ignoble ont été mises en route par le gouvernement. « Nous n’avons reçu de la part du gouvernement que 3 millions de francs CFA et 5 tonnes de céréales », renchérit le maire.
Ce communiqué intervient un jour après la visite du premier ministre Boubou Cissé sur le lieu du drame. Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita qui devrait se rendre en principe ce matin dans la localité n’est toujours pas arrivé.
Après cette attaque du village de Sobanou, plusieurs organisations, dont la Minusma, appellent l’État à mettre fin à l’impunité pour les auteurs de ces attaques. Maître Mamadou Ismaïla Konaté, ancien ministre de la Justice au Mali et auteur du livre «Justice en Afrique : ce grand corps malade, le cas du Mali» paru en 2018, met en cause le gouvernement. « Il faut passer de la parole à la réalité » dit il, car sans justice, il ne peut y avoir de pardon et de résolution des crises que traverse le pays.
Le Premier Ministre Boubou Cissé s’est rendu ce mardi 11 juin à Sobanou pour présenter les condoléances du gouvernement aux familles endeuillées et souhaiter prompt rétablissement aux blessés. Sur place, le chef du gouvernement a qualifié la situation de « dramatique » et a invité les maliens à ne pas tomber dans le piège de l’amalgame et de la vindicte. Selon lui, toutes les mesures en cours seront accélérées pour ramener la paix et la réconciliation dans le pays ».
Dr Boubou Cissé.