L’annonce de la mise en place des bataillons de l’unité spéciale antiterroriste par le gouvernement le 8 mars dernier, continue d’alimenter les débats. Surtout après l’attaque ce 17 mars de la base militaire à Dioura au Centre du pays. Pour la Plate-forme des groupes armés signataires de l’accord, l’urgence sécuritaire justifie le déploiement de ces unités. La CMA en revanche pense que les conditions de leur opérationnalisation ne sont pas réunies.
Selon un arrêté du ministre de la défense et des anciens combattants, les unités spéciales créées au sein des forces armées maliennes seront constituées des groupes armés signataires de l‘accord pour la paix et la réconciliation. Commandées par un officier supérieur, ces unités spéciales devraient effectuer des missions militaires d’action de combat, de renseignement et d’assistance dans le nord et le centre du pays.
Cette opération dénommée « Dambée » a pour objectif, selon les autorités, de rétablir la stabilité et garantir la circulation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire. Elle vise aussi à traquer les groupes terroristes, permettre le redéploiement des Famas et la réinstallation de l’administration. L’opération « Dambé » devrait également favoriser le retour des populations dans les régions de Ségou Mopti, Tombouctou Gao Taoudeni Ménaka et Kidal.
Toutefois, cette mesure ne fait pas l’unanimité au sein des groupes signataires de l’accord d’Alger. Pour la Coordination des mouvements de l’azawad, CMA, toutes les conditions ne sont pas réunies pour cette opération. La CMA, qui contrôle Kidal, indique qu’il faut au préalable que les parties s’entendent sur le quota, le commandement et les modalités techniques des opérations avant leur démarrage. Quant à la Plate-forme, elle estime que l’insécurité actuelle et les récentes activités terroristes montrent l’urgence et la nécessité de telles unités.
Selon certains observateurs, ce redéploiement d’unités spéciales permettra de renforcer la sécurité dans les localités concernées et de favoriser le retour des services sociaux de base. Toutes fois, ils dénoncent l’incompréhension que cette décision suscite au niveau des certains groupes armées.
Mamadou Diouara est chercheur sur les questions sécuritaires :