Le comité de suivi de l’accord (CSA) a tenu sa 33ème session hier. Au sortir de cette rencontre, les acteurs sont restés partagés sur les avancées obtenues dans la mise en œuvre cet accord pour la paix et la réconciliation. Cette rencontre a lieu également au moment où la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) suspend sa participation au cadre de concertation des parties maliennes sur l’Accord d’Alger.
Lors de cette 33ème session, Ahmed Boutache reconnaît qu’il y a eu peu d’avancée dans la mise en oeuvre de l’accord pour la paix. Selon lui, ce retard pourrait s’expliquer par le fait que « toutes les actions qui devraient être réalisées pendant l’intersession n’ont pas vu le jour». « Le seul point de satisfaction reste le Désarmement Démobilisation et Réinsertion », a-t-il expliqué avant d’ajouter que les derniers détails de ce processus seront résolus d’ici 2 semaines.
Cette analyse est loin d’être partagée par la partie gouvernementale. Selon le Ministre de la cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale, Lassine Bouaré, même si les actions posées ne sont pas nombreuses, elles restent importantes. «On peut signaler deux points de satisfaction dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix : la Loi d’entente nationale en cours et l’avant projet de texte de loi économique sur le développement des régions concernées par la crise », s’est-il réjouit.
Cette 33ème session du Comité de suivi de l’accord d’Alger intervient au moment où la CMA a suspendu sa participation au cadre de concertation des acteurs maliens de la crise. Selon Ilad Ag Mohamed, membre de la CMA, les principes de cette entité sont violés par la partie gouvernementale, qui prend des décisions parallèles et unilatérales sans passer par le cadre de concertation. «Il y a un décret du président de la République qui parlait du reploiement de l’armée dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Menaka », a affirmé Ilad Ag Mohamed. Cependant, selon lui, ce point concerne la mise en œuvre de l’accord et devrait être alors discuté au sein du cadre de concertation. Ce qui n’a pas été le cas regrette le responsable de la CMA.
Rappelons que ce cadre de concertation devrait permettre à l’ensemble des parties maliennes de discuter de toutes les actions à entreprendre avant les rencontres du CSA.