A quelques mois de la fermeture des classes, la grève des enseignants se poursuit dans le pays. L’arrêt de travail qui a débuté le 13 février dernier continue jusqu’au 01 mars 2019. Un mouvement qui a presque paralysé tous les établissements scolaires publics du pays, regrettent certains observateurs. Les enseignants grévistes demandent, entre autres, à l’État de « revoir à la hausse des indemnités liées aux examens, l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’État ».
En commune II, tout comme en commune VI du district de Bamako, presque que toutes les écoles publiques sont fermées. On ne voit que quelques élèves dans certains établissements. Au niveau du groupe scolaire Mamadou Diarra Numéro 2 de Medina-Coura, des dispositions ont été prises pour encadrer les élèves en classe d’examen, comme nous l’explique Abdoul Kader Traoré, coordinateur-directeur du groupe scolaire Mamadou Diarra No 2 de Medina-Coura. « Nous les directeurs, nous nous sommes réunis pour voir en notre manière les matières que nous enseignions avant d’être directeurs. On a maintenu les élèves de la 9ème année pour les occuper de 8 heures à 11 heures », nous a confié le responsable scolaire, qui explique avoir « déjà fini avec le programme du 2ème trimestre en mathématiques et en chimie ».
Face à cette situation, des élèves lancent un cri de cœur au gouvernement et aux enseignants. Ils demandent la fin de cette grève, qui, selon eux, risquent de jouer sur leur avenir. « Les écoles privées sont entrain de travailler, nous, nous sommes en grève. Il y a des leçons qu’on n’a pas vues et c’est grave », regrette cet élève, qui demande à l’État de « prendre des dispositions pour mettre fin à cette grève ». « Nous, nous sommes en classe d’examen, nous devons aller au lycée si on n’étudie pas, qu’est-ce qu’on va devenir dans ce pays ? Les enseignants sont en grève, les élèves n’étudient pas, nos petits frères qui sont en 1ère et 2ème années ne savent même pas écrire leurs noms. Alors c’est vraiment grave, je veux que la grève prenne fin », implore cet élève à bout de nerf face aux sorties intempestives des élèves et aux grèves à répétition des syndicats.
Rappelons qu’il s’agit de la troisième grève des enseignants depuis le début de l’année scolaire 2018-2019.
Sur dix points de revendications, six ont fait l’objet d’accord avec le gouvernement. Un accord partiel a été trouvé et trois points ont fait l’objet de désaccords. C’est du moins ce que le Secrétaire général du ministère de l’Éducation a déclaré hier lors d’un point de presse. Selon les syndicats signataires de l’accord du 15 octobre 2016, les points d’accords restent à formaliser. Toutefois, les grévistes rappellent que la rencontre du lundi dernier s’est soldée par un échec. Ils entendent poursuivre la grève jusqu’à la satisfaction de leurs doléances.
Adama Fomba porte-parole des syndicats signataires du 15 octobre 2016.