Pendant la crise de 2012, certains d’entre eux avaient rejoint la rébellion, et d’autres mouvements armés. Nombreux sont ceux qui ont fui le pays pour trouver refuge dans les pays voisins. A ce jour près de 600 militaires déserteurs de l’armée malienne ont donc répondu positivement à l’appel du gouvernement pour revenir dans les rangs. Dans un premier temps, ils seront regroupés à plusieurs endroits du pays, pour une « remise à niveau ».
Selon des sources militaires officielles, les officiers sont regroupés à Bamako dans un camp militaire et les sous-officiers, dans une garnison à Markala, dans la région de Ségou. Des témoins parlent « d’hommes décidés à faire la paix ».
Les 600 militaires de retour subiront dans un premier temps une « remise à niveau ». Ils vont suivre un « recyclage » avant leur redéploiement, explique un haut gradé malien. Dans un second temps, ils seront redéployés pour ceux qui n’ont pas encore l’âge de la retraite. Certains d’entre eux iront probablement grossir les rangs des troupes du G5 Sahel. Quasiment tous originaires du Nord, ils connaissent le terrain. Pour certains, ceci peut constituer « un avantage » dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière.
Les mouvements armés signataires de l’accord de paix en conclave sur la question, se disent satisfaits du retour de ces militaires déserteurs, car cette action participe à la nouvelle « armée reconstituée » affirment-ils.
Si certains ont répondu à l’appel du gouvernement, La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui fédère les principaux groupes de l’ex-rébellion, a indiqué que cet appel ne « l’engageait pas ». Elle se réfère à un projet de décret devant fixer les modalités de « reclassement des ex-combattants ».
De son côté, la Plateforme a confirmé que des militaires déserteurs issus de ses rangs font partie de ce groupe de retour. Selon les responsables du mouvement, une fois recyclés, « ces militaires de retour reprendront le travail avec leurs grades respectifs sans aucun rappel de droits et soldes ».
Fahad Ag Almahmoud, Secrétaire Général du groupe « Gatia », membre de la Plate-forme des groupes armés :