Le 5ème Sommet des chefs d’État du G5 Sahel s’ouvre ce mardi dans la capitale burkinabé dans un contexte sécuritaire tendu, avec la recrudescence d’attaques dans plusieurs pays membres. Placé sous le signe de « la vision articulée sécurité et développement », le sommet de Ouaga, auquel participe le chef de l’Etat malien, doit se pencher sur le projet du budget 2019 de l’organisation et les avancées enregistrées dans l’opérationnalisation de la force conjointe.
A Ouagadougou les travaux des dirigeants des pays membres du G5 Sahel devraient être sanctionnés par la désignation du président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré à la tête de l’organisation.
Plusieurs questions liées au développement et à la sécurité sont au menu de cette rencontre. Il s’agit entre autres, du statut du personnel spécifique déployé dans les différents démembrements du G5 Sahel, du suivi de la mobilisation de 2,4 milliards d’euros d’annonces de contribution faites à Nouakchott en décembre 2018, ainsi que des sujets liés au développement durable et intégré des pays du Sahel.
La problématique de la recrudescence des conflits inter-communautaires au Centre du Mali, au Centre-nord du Burkina Faso et au Nord-Est du Niger et surtout dans la zone des trois frontières sera également abordée par les présidents du G5.
Pour certains observateurs, les chefs d’État doivent profiter de cette conférence pour coordonner les systèmes de renseignement, planifier des opérations mixtes entre les armées nationales, gérer « sans complaisance » les conflits inter-communautaires et exécuter les projets de développement du programme d’investissement prioritaire du G5 Sahel.
Le sommet de Ouagadougou s’ouvre dans un contexte marqué par la multiplication des attaques terroristes, malgré « la montée en puissance » et les missions récentes de la force conjointe. Des attaques terroristes qui ont fait au cours du mois de janvier dernier de nombreux morts, civils et militaires au Burkina Faso au Mali et au Niger.
Pour certains spécialistes des questions sécuritaires, l’impact de ces opérations de la force conjointe du G5 n’est pas visible sur le terrain. Selon eux, « il faut que les forces de défense et de sécurité nationales soient formées et mieux impliquées dans le processus d’opérationnalisation de la force ».
Ibrahim Maiga, chercheur à l’Institut d’Études et de Sécurité, ISS, de Bamako