Plus de 120 000 déplacées internes ont été enregistrées en 2018 au Mali dont plus de 54 mille pour la seule région de Mopti. Ce chiffre est annoncé par OCHA dans son nouveau rapport trimestriel. Le document précise une augmentation de 92% en seulement six mois notamment dans la région. Ces déplacés ont fui les conflits communautaires dans leurs localités.
Selon le rapport, le nombre des déplacés internes de la région de Mopti est passé de 2 151 en décembre 2017 à près de 60 000 en décembre 2018. La plupart de ces déplacés se sont réinstallés dans d’autres communes de la région.Le document précise que 320 personnes venant des cercles de Bankass et Koro ont été recensées en décembre dans les environs de Bamako et dans la région de Sikasso.
Il indique aussi que le bureau de coordination humanitaire « OCHA » planifie une nouvelle approche humanitaire pour venir en aide aux nécessités dans les régions de Gao, Mopti, Tombouctou et Bamako.Selon ces responsables, 7 millions 2 cent mille personnes sont affectées par la crise au Mali. Soit 35% de la population des régions de Mopti, Tombouctou, Taoudenit, Gao, Ménaka, Kidal et Ségou.
Le rapport annonce qu’en 2019, trois millions 4 cent mille personnes auront besoin d’une assistance humanitaire.Selon le bureau de coordination, le plan de réponse humanitaire 2019 ambitionne de fournir une assistance d’urgence, de renforcer et de protéger les moyens d’existence et de résilience. La réponse prendra en compte le genre et les spécificités des différentes catégories de la population.
« Malgré la gravité de la situation humanitaire au centre, il n’y a pas assez de mobilisation autour des déplacés comme ce fût le cas en 2012 ». C’est ce qu’estiment certains observateurs. Pour le sociologue Mamadou Diouara, les médias et la société civile doivent jouer leurs rôles afin que le gouvernement et les ONG puissent mesurer l’ampleur de la crise.
Mamadou Diouara, sociologue.