Les travaux de la 24ème édition du sommet mondial sur le climat se poursuivent à Katowice en Pologne. L’enjeu est de taille : sauver la planète face au dérèglement climatique. Au Mali, le phénomène se manifeste notamment à travers l’avancée du désert, l’augmentation de la température, la variabilité pluviométrique et les conflits inter-communautaires.
Avec une superficie de plus d’un million et deux cent mille km² dont les 2/3 sont désertiques, les 18 millions d’habitants du Mali sont fortement impactés par le dérèglement climatique. Il est considéré comme une menace importante pour le développement socio-économique, culturel et la lutte contre la pauvreté.
Quelles sont les grandes conséquences des changements climatiques au Mali ?
Chaque année le désert avance de 7 kilomètres du nord vers le sud, provoquant ainsi la dégradation des sols, et la raréfaction des ressources aquatiques et halieutiques. Au cours des 30 dernières années, la température au Mali a augmenté de près de 2°C. La pluviométrie a diminué en moyenne de 6 à 36% selon les régions. Les saisons se décalent progressivement, rendant imprévisible le cycle agricole.
Quelles sont les conséquences sur l’Homme ?
80% de la population malienne sont dépendants de cultures de subsistance. La réduction des rendements agricoles et l’extinction progressive de la biodiversité provoquent une insécurité alimentaire chronique.
La compétition autour des ressources naturelles engendre des conflits entre communautés et des mouvements de populations qui recherchent de nouvelles perspectives. Ce stress environnemental est également exacerbé par le conflit qui touche le nord et le centre du pays depuis 5 ans.
Selon les spécialistes, les populations les plus défavorisées sont aussi les plus impactées, et en particulier les femmes.
Pourquoi ?
Selon eux, au Mali, les femmes, qui sont majoritairement responsables des activités agricoles, de la gestion de l’eau et de la nourriture dans le foyer, voient leurs tâches quotidiennes devenir de plus en plus difficiles. Face à ces nouvelles difficultés, les mamans demandent davantage d’aide à leurs filles et prennent la décision de les déscolariser, réduisant ainsi leurs chances d’accéder à de nouvelles opportunités pour l’avenir. L’inégalité entre homme-femme, notamment dans l’accès à la terre ou aux prêts bancaires, et leur participation limitée aux prises de décision diminuent leurs capacités à innover et à développer des stratégies d’adaptation.
En Afrique, 240 millions de personnes souffrent aujourd’hui d’insécurité alimentaire. 600 millions pourraient être affectés d’ici 2050.
C’est dans ce contexte que la séance de clôture de la 24ème conférence internationale des Nations-Unies sur le climat, prévue initialement ce vendredi, a été reportée à ce samedi. Les ONGs ont manifesté hier pour demander la réintégration de la notion des droits humains et de transition juste dans le texte. Deux notions présentes dans le texte initial des accords de Paris qui ont disparu dans cette nouvelle version.
Fany Petitbon de l’ONG Care est au micro de notre envoyé spécial à la COP 24, Mouhamadou Touré :