Deux jours après la tuerie d’une quarantaine de personnes Tinabaw, Tabangout et Tissalatene dans la région de Ménaka, un calme précaire règne dans les localités respectives. Toutes-fois selon des sources locales, les populations redoutent d’autres représailles. Les autorités régionales ont dépêché une mission sur le terrain « pour constater les faits ». En attendant les résultats de cette mission, le gouverneur de Ménaka se veut prudent sur le nombre de morts déclarés par les groupes armés.
Cette mission est composée des forces armées maliennes, du Mouvement pour le Salut de l’Azawad, MSA, et de la Coordination des mouvements de l’Azawad, CMA. Objectif : constater les faits et soutenir les rescapés sur les lieux de l’incident.
Cette mission a regagné la ville de Ménaka hier soir, nous rapportent les autorités régionales de Ménaka. Elle a permis « d’établir les faits et de situer les responsabilités», expliquent ces autorités.
Pour Daouda Maiga, gouverneur de la région de Ménaka, « le bilan de cette tuerie est lourd », mais le chef de l’exécutif régional reste tout de même prudent sur les chiffres de plus de 40 morts avancés par les groupes armés.
Quant aux autorités locales, elles confirment qu’une accalmie règne dans ces différentes localités où les assassinats ont eu lieu. Toutes-fois les populations rescapées restent toujours dans la peur de nouvelles représailles.
La Mission des Nations unies au Mali a condamné fermement cette série d’attaques dans la région de Ménaka. La Minusma annonce le déploiement d’une équipe spéciale d’enquête des droits de l’homme dans les prochains jours. Elle a aussi invité les autorités maliennes à enquêter sur ces incidents et à traduire les responsables devant la justice.
Rappelons que des conflits intercommunautaires ont fait plus de 300 morts dans cette région frontalière du Niger, selon certains rapports.
Ces tueries interviennent au moment où des nombreuses patrouilles de sécurisation des populations sont menées par les forces armées maliennes et leurs alliées dans les zones du Centre et du Nord du pays les plus touchées par l’insécurité. Cette information a été donnée par la Mission de l’ONU au Mali au cours de sa conférence hebdomadaire. Selon la Minusma, du 28 novembre au 11 décembre les forces nationales et internationales ont effectué plus de 600 patrouilles.
Myriam Dessables porte parole de la MINUSMA :